Déjà étudiés dans le traitement des eaux contaminées par des polluants organiques persistants, les procédés électrochimiques d'oxydation avancée font leur apparition dans le domaine des sols pollués. Dans le cadre d'une thèse soutenue fin 2013, Emmanuel Mousset a associé lavage de sols chargés en HAP et procédé électro-Fenton. Ce dernier permet de produire « in situ » – c'est-à-dire sans ajouter de réactifs chimiques – des radicaux hydroxyles capables de dégrader la matière organique, et donc les polluants. Le principe ? Une fois les sols lavés à l'aide d'agents d'extraction, le surnageant des effluents contenant les HAP est récupéré. Cette solution est placée dans un dispositif principalement constitué d'un réacteur électrochimique, d'une pompe à air comprimé, d'une anode en platine et d'une cathode en feutre de carbone. « Une fois l'oxygène réduit à la cathode, la réaction d'oxydation avancée dite de Fenton peut alors avoir lieu », détaille Emmanuel Mousset. Dans ses travaux, le jeune homme, aujourd'hui attaché temporaire d'enseignement et de recherche à l'université Paris-Est, a utilisé cette combinaison de techniques pour comparer deux types d'agents d'extraction du commerce : le tensio-actif Tween80 et la cyclodextrine. Les résultats montrent que plus de 99 % des HAP extraits sont dégradés par électro-Fenton dans les deux cas. En revanche, le Tween80 en extrait 85 % du sol après quatre lavages, contre 4,5 % seulement pour la cyclodextrine.