EDF avait ouvert la voie fin 2013 pour 1,4 milliard d'euros. GDF Suez s'y est engouffré mi-mai. L'énergéticien a récolté 2,5 milliards d'euros grâce à l'émission de « green bonds », ces obligations destinées à financer des projets dans les énergies renouvelables (éolien, hydroélectricité, réseaux de chaleur alimentés par des centrales à biomasse) ou l'efficacité énergétique. Le producteur d'énergie compte augmenter de moitié sa capacité installée en renouvelables entre 2009 et 2015, et faire croître de 40 % d'ici à 2018 son activité dans l'efficacité énergétique en Europe. Les critères définissant le caractère environnemental et socialement responsable de ces investissements ont été validés par l'agence de notation extrafinancière Vigeo. En plus de la protection de l'environnement, ils doivent également contribuer au développement local, respecter les principes éthiques et d'équité envers les fournisseurs et sous-traitants, ainsi que promouvoir de bonnes pratiques en matière de ressources humaines et de gouvernance des projets. Un commissaire aux comptes de GDF Suez devra veiller à la bonne allocation des fonds. Le groupe français aurait pu récolter plus que les 2,5 milliards d'euros levés. Au total, la demande des investisseurs, pour la plupart des fonds d'investissement ISR (investissement socialement responsable), notamment du nord de l'Europe, a en effet atteint plus de 6 milliards d'euros, avec un coût à peine plus élevé pour le groupe que des obligations « non vertes ». Ces chiffres illustrent l'appétit actuel pour ce type de placement. Outre les français EDF et GDF Suez, l'espagnol Iberdrola a exploré ce nouveau mode de financement pour un montant de 750 millions d'euros. Avant lui, Unibail-Rodamco avait levé la même somme pour financer des projets immobiliers faiblement consommateurs d'énergie. En avril enfin, la Région Ile-de-France a émis 600 millions d'euros de green bonds à douze ans pour financer des projets de transports en commun ou de rénovation de bâtiments collectifs.