L'hydrogène est-il une nouvelle activité pour Areva ?
Une cinquantaine de personnes travaille déjà dans l'hydrogène chez Areva, pour un volume de ventes de l'ordre du million d'euros. Nous y avons deux activités. D'une part, développer notre propre technologie de pile à combustible pour des applications stationnaires dans une gamme de puissances de 15 à 50 kW. D'autre part, pour la production d'hydrogène, concevoir et commercialiser des électrolyseurs. Ces deux activités sont associées pour former notre offre Greenenergy Box. Ce qui change aujourd'hui, c'est que notre développement dans l'électrolyse se fera à travers cette société commune, Areva H2-Gen, avec les autres actionnaires que sont l'Ademe et Smart Énergies.
Pourquoi créer cette coentreprise ?
Notre analyse des marchés nous a amenés à conclure qu'il existait des besoins en production d'hydrogène. L'électrolyse est un sujet sur lequel nous travaillions depuis plusieurs années. La société CETH2, filiale de Smart Énergies, aussi. Nous avons décidé de joindre nos forces. Les enjeux de l'hydrogène nécessitent des moyens. Nous serons plus convaincants en associant nos technologies et nos équipes. Nous avons déjà réussi à intéresser l'Ademe. Outre son rôle d'actionnaire, nous comptons sur son expérience dans le développement d'entreprises innovantes.
Subsiste-t-il des freins technologiques dans l'électrolyse ?
L'enjeu n'est pas vraiment technologique. Les principes de l'électrolyse sont maîtrisés. Il s'agit plutôt d'une question d'ingénierie, de valider les performances des équipements pour bâtir des modèles d'affaires. Areva et CETH2 ont développé des solutions de même nature : l'électrolyse de type PEM, pour Proton exchange membrane. Cette technologie présente les avantages d'être compacte et de ne pas utiliser de matières délicates à mettre en œuvre, comme la potasse.
Quelle complémentarité existe-t-il entre les deux sociétés ?
Les deux entreprises ont développé des produits complémentaires. Plutôt la haute pression pour Areva, jusqu'à 40 bar, et la basse pression pour CETH2, jusqu'à 15 bar. Nous allons aussi bénéficier de synergies dans nos portefeuilles clients. Le rapprochement est en cours de finalisation. Mais la coentreprise est déjà opérationnelle. Elle démarre avec un effectif d'une quinzaine de personnes et va se développer au cours des prochains mois autour de trois axes : développer un réseau commercial et une feuille de route R & D, puis se doter d'un outil industriel pour accompagner le développement de l'activité. Nous ciblons deux marchés : les réseaux de gaz naturel, à travers les projets « Power-to-gas », et la mobilité.