Après l'échec l'an dernier du rachat de la société par le fonds australien Macquarie, Theolia a peut-être enfin trouvé une issue aux problèmes de dette qui menaçaient la poursuite de son activité. Le développeur de centrales éoliennes a conclu un accord avec son principal créancier, le fonds Boussard & Gavaudan, à la tête d'un peu plus d'un tiers des obligations convertibles du groupe. Le temps pressait. Sans cette renégociation, Theolia aurait dû rembourser jusqu'à 125,8 millions d'euros le 1er  janvier 2015… Une somme qu'il aurait été incapable de mobiliser, ce qui aurait probablement entraîné une procédure de redressement judiciaire. « En cas de vote favorable des actionnaires et des obligataires, le groupe assurerait ainsi la continuité de ses opérations au-delà de l'échéance de remboursement du 1er  janvier 2015 », espère le directeur général de Theolia, Fady Khallouf. Le projet devra être adopté par une majorité aux deux tiers, à la fois du côté des actionnaires que des porteurs de dettes. L'opération ne se fera pas sans douleur pour les actionnaires. Classique dans ce genre de situation, elle nécessitera une augmentation de capital de 60 millions d'euros destinée à financer le remboursement anticipé partiel de la dette obligataire. À moins de remettre au pot, les anciens actionnaires verront leurs parts fortement réduites après l'opération. L'Association de défense des actionnaires minoritaires de Theolia (Adamt), qui représente environ 5 % du capital, a déjà fait part de son opposition. Reste à savoir si cette restructuration financière suffira à relancer les opérations du groupe, pénalisées depuis plusieurs années par le fardeau de la dette. Après l'opération, Theolia devrait encore porter une dette de 66 millions d'euros, mais allongée dans le temps, avec un premier remboursement en 2017. Son portefeuille de projets a fondu de moitié depuis 2010. À la fin du premier semestre, le groupe disposait de 227 MW ayant obtenu toutes les autorisations.