C'est l'heure de la reprise ! Après plusieurs années moroses, le secteur des énergies renouvelables entrevoit une possible amélioration. Le Commissariat général au développement durable (CGDD) vient en effet de publier son tableau de bord sur l'éolien et le photovoltaïque pour le premier semestre, et les chiffres parlent d'eux-mêmes. L'embellie est particulièrement marquée pour l'éolien, pour lequel 2014 démarre à un rythme « beaucoup plus soutenu » que l'an dernier, observe le CGDD. Avec 384 MW, la puissance raccordée a « quasiment été multipliée par deux par rapport à la période équivalente de 2013 ». Le parc éolien terrestre français atteignait ainsi une puissance de 8 592 MW fin juin et 500 projets, pour une capacité de 6 367 MW, étaient en attente. La reprise est « nette », confirme le Syndicat des énergies renouvelables (SER). Elle serait le fruit des mesures prises depuis dix-huit mois, notamment les simplifications adoptées dans le cadre de la loi Brottes d'avril 2013. Le photovoltaïque repart à la hausse également : la puissance raccordée au premier semestre (385 MW) augmente de 57 % par rapport à l'an passé, le parc installé atteignant 5 095 MW. Mais ce résultat est à nuancer : les raccordements avaient été « par ti cu liè rement peu nombreux » au début 2013, rappelle le CGDD. Pire, le nombre de projets en file d'attente diminue : il a baissé de 18 % en trois mois. « Une hausse des raccordements ne semble ainsi pas être à envisager dans un avenir proche », prévient le CGDD. Plus généralement, la reprise reste fragile toutes filières confondues. La profession attend davantage de visibilité et de mesures de simplification. Sur ce point, le projet de loi sur la transition énergétique n'apporte guère satisfaction. Le 16 septembre, le SER prévoit donc de présenter 30 mesures de simplification administratives et des amendements au projet de loi pour stimuler, à court terme, le déploiement des renouvelables. Cette situation confirme le constat de l'agence internationale de l'énergie (AIE). Celle-ci a publié le 28 août son analyse du marché dans le monde à l'horizon 2020 (lire aussi page 2) : si les renouvelables continueront à se déployer, elles le feront à un rythme plus lent. En cause, les incertitudes politiques qui, concernant l'Union européenne, portent notamment sur la stratégie climat-énergie post-2020 Le Conseil des chefs d'États et de gouvernements européens d'octobre sera, en la matière, particulièrement scruté.