Pour recycler les cartes électroniques des ordinateurs et autres objets électroniques, les chercheurs et les industriels du projet Remetox proposent une nouvelle solution : un traitement à l'eau supercritique. Lauréat du concours « Innovation 2030 », organisé par la présidence de la République, ce projet est porté par la société Terra Nova, le Bureau des recherches géologiques et minières (BRGM), l'université d'Orléans et le CNRS. « Dans les meilleurs procédés de recyclage actuels, la résine qui recouvre les cartes électroniques est détruite par pyrolyse », rappelle Nour Eddine Menad, chercheur à la direction eau, environnement et écotechnologie du BRGM. « Mais cela implique un broyage, un traitement des fumées pour éliminer les poussières, et une partie des métaux est perdue. Notre technique permet de travailler dans l'eau, et vise à récupérer la totalité des métaux. » L'eau, à plus de 350 °C et 220 bars, devient supercritique, un état intermédiaire entre liquide et gazeux. Elle est alors très oxydante et dégrade les résines. Il suffit ensuite de filtrer pour récupérer les métaux précipités sous forme solide. Le procédé va être validé à l'échelle du laboratoire. En cas de succès, la construction d'un réacteur pilote et une étude de faisabilité technico-économique seront lancées – à condition de réunir 2 millions d'euros.