Alstom et DCNS s'attèlent à l'industrialisation des éoliennes marines flottantes. Les deux groupes ont conclu un partenariat dans le but de développer, puis de commercialiser, un système intégré d'une puissance de 6 MW. Cette association constitue une première mondiale selon les deux industriels français. Chacun apportera son savoir-faire : les turbines pour Alstom et l'architecture navale pour DCNS. L'éolienne sera composée d'un système flottant semi-submersible développé par DCNS et la turbine offshore Haliade 150 d'Alstom, déjà mise en œuvre dans l'éolien en mer posé. Le premier chantier consistera à optimiser l'interface entre les deux systèmes. Alstom mènera les études pour l'adaptation et l'intégration d'Haliade au système flottant, tandis que DCNS se concentrera sur le comportement, le dimensionnement, l'industrialisation et l'installation du système flottant avec la turbine. L'objectif des deux groupes vise à produire dès 2017 le premier exemplaire. Leur projet « Sea Reed » est soutenu par l'Ademe, via l'appel à manifestation d'intérêt « Briques technologiques » mis en œuvre dans le cadre des Investissements d'avenir. Le montant du financement s'élève à six millions d'euros, ce qui couvre la première phase d'étude et de certification du système flottant et de sa turbine. « Ce partenariat va permettre l'émergence d'une filière de l'éolien flottant créatrice d'emplois en France dans les zones littorales où des fermes seront installées », assure Thierry Kalanquin, directeur de la division énergies et infrastructures marines de DCNS. Selon les conclusions rendues fin 2013 par le Comité national pour les énergies renouvelables en mer, environ 60 % de la ressource en vent européenne pourrait être exploitée par des éoliennes flottantes, dans des zones où les profondeurs sont comprises entre 50 et 150 m. Or, plusieurs études ont montré que la France dispose d'un important gisement avec une ressource nationale estimée à 200 TWh/an et des durées de fonctionnement comprises entre 3 000 et 4 000 heures par an.