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Petites bêtes contre grands chantiers

PUBLIÉ LE 23 FÉVRIER 2015
LA RÉDACTION
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C'est l'histoire de David contre Goliath, version frêle nature contre béton armé. Partout en France, des milieux naturels et les cortèges d'espèces qui en dépendent suscitent un regain d'intérêt, cristallisent les oppositions, sont érigés en « zone à défendre » et parviennent à faire vaciller ou sombrer des projets d'équipements ou d'infrastructures. Difficile de ne pas penser au barrage de Sivens (Tarn) et à Center Parcs de Roybon (Isère), deux brûlants dossiers qui trustent l'actualité. Ce sont loin d'être les seuls. L'an dernier, France Nature Environnement a fait stopper le chantier de l'autoroute A 304, qui traverse, dans les Ardennes, un site Natura 2000 et dont la relance fut suspendue à une remise à plat des mesures environnementales au profit de quatre espèces protégées, dont l'Engoulevent d'Europe. Fait nouveau : de modestes projets sont eux aussi concernés. Dernièrement, dans les Yvelines, c'est le banal déménagement d'une PME du tertiaire qui fut remis en cause après la découverte d'une espèce protégée de crapaud, le calamite, sur le terrain convoité, pourtant situé en pleine zone industrielle de Rosny-sur-Seine. En Provence, près d'Istres, un projet de centrale photovoltaïque impactant des oiseaux, dont l'aigle de Bonelli et l'outarde canepetière, vient d'être retoqué. À Nîmes, la construction d'une station d'épuration bute sur une rencontre fortuite avec des lézards. Et non loin, c'est en érigeant un viaduc que Réseau Ferré de France a débusqué d'autres reptiles rares en ville, les geckos, et s'en est bien tiré en sanctuarisant leur habitat. « Dès lors qu'ils envisagent des travaux, les maîtres d'ouvrage n'ont d'autre choix que de considérer très en amont les impacts sur la biodiversité de leur futur aménagement, au risque de s'exposer à des recours de toutes sortes », prévient Thomas Litzler, chargé de mission biodiversité au conseil général des Yvelines. Depuis deux ans, les demandes de dérogation pour destruction d'individus ou altération d'habitats d'espèces protégées en lien avec des projets de lotissement affluent. On voit même des écoquartiers, comme celui qui pousse sur l'Île-Saint-Denis, consulter le public au sujet d'impacts infligés aux aires de repos et reproduction d'oiseaux ! « L'enjeu étant vif, notre département lance un service d'accompagnement des maîtres d'ouvrage », signale Thomas Litzler. Nombreux à veiller au grain, les opposants, des associations environnementales ou de riverains, n'hésitent plus à user du recours juridique. Mécanique bien huilée, la dialectique opposant écologistes et aménageurs se nourrit d'arguments massues, usés jusqu'à la corde. Quand l'un défend le crapaud calamite et prétend faire respecter la réglementation, l'autre répond activité économique et met dans la balance les emplois créés. Un dialogue de sourds, un étrange match que les pouvoirs publics peinent à arbitrer, l'affaire se terminant de plus en plus souvent devant le juge. Lorsqu'elle remonte jusqu'au Conseil d'État, le droit que réclame l'aménageur de déroger à la directive Habitats est inspecté à la loupe. Même s'il démontre que la destruction d'espèces ne nuit pas à leur conservation, l'intérêt économique de son projet ne suffit souvent plus à justifier un tel impact. Plateforme logistique en Seine-Maritime, projet de scierie industrielle dans la Nièvre, etc. : la liste des équipements retoqués par les juges, faute de « raisons impératives d'intérêt majeur », n'en finit plus de s'allonger. Le compromis est-il possible ? « L'entreprise nous a reçus mais les services de l'État n'étant pas à nos côtés, en trouver un fut impossible », se souvient le naturaliste Cyril Girard. Dans la plaine de la Crau, son association, Nacicca, a fait plier il y a cinq ans le géant de l'ameublement Ikea. Du moins symboliquement. « Il a été condamné à 30 000 euros d'amende pour destruction d'espèces protégées, mais son entrepôt a bien été implanté à coup de dérogations et sur une vingtaine d'hectares accueillant à l'origine le lézard ocellé, en voie de disparition dans la plaine, ou le diane, un papillon diurne ». Beaucoup reste à faire en termes de rattrapage environnemental et de restauration de continuités écologiques pour des espèces malmenées. MB
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