Un an après son introduction, comment se porte McPhy ? McPhy est spécialisée dans la production et le stockage d'hydrogène. En 2014, nous avons développé notre présence internationale. En plus de la France, de l'Allemagne et de l'Italie, nous avons créé des filiales aux États-Unis, à Singapour et en Russie. Nous avons aussi recruté des responsables commerciaux pour couvrir quatre grandes régions du monde : Amérique du Nord ; Asie-Pacifique ; Europe de l'Est et Asie centrale ; Moyen-orient, Afrique et Inde. Notre effectif compte désormais 90 personnes pour un chiffre d'affaires de 8,4 millions d'euros. Mais l'exercice se termine par une perte de 10,7 millions d'euros… Oui, McPhy a connu une perte importante l'an passé. Cela dit, pour l'essentiel, elle est due à des éléments non récurrents. Nous avons beaucoup investi pour structurer le groupe afin de capter la croissance que nous allons maintenant devoir générer. Il nous faut travailler dans plusieurs directions. D'abord, passer des projets pilotes à la commercialisation et livrer les contrats déjà remportés. Ensuite, développer nos technologies. Nous avons signé deux partenariats. L'un avec GKN, spécialiste des poudres métalliques, pour concevoir un équipement de stockage plus modulaire. Un premier prototype sera installé cet été en Normandie. L'autre avec l'électrochimiste De Nora pour rendre plus compactes et performantes nos électrodes. Enfin, les commerciaux que nous venons de recruter vont devoir dé cro cher des commandes. L'économie de l'hydrogène arrive-t-elle à maturité ? Les marchés sont en pleine effervescence. Pour l'industrie, nous produisons sur site, par électrolyse, l'hydrogène à cinq euros le kilo. C'est jusqu'à dix fois moins cher que les gaziers traditionnels qui le fabriquent par vaporeformage du méthane. Dans la mobilité, la grande nouveauté est le lancement à l'automne dernier de la Mirai de Toyota, qui a ouvert son portefeuille de brevets pour développer un standard. Toyota ayant imposé l'hybride thermique, je lui fais confiance pour la voiture à hydrogène ! De notre côté, après une station-service à Berlin en mai 2014, nous allons fournir le générateur d'une station à hydrogène qui sera ouverte en Californie à l'automne prochain. En France, McPhy est impliquée dans deux stations. Une troisième devrait suivre. Quant au secteur de l'énergie, nous venons de raccorder en Allemagne une première centrale éolienne au réseau de gaz naturel. Et nous sommes en train de livrer une solution de production et de stockage d'hydrogène à Petawatt, un développeur et exploitant australien de centrales solaires, éoliennes et hydrauliques. TB