Séparer les différents constituants d'un mélange de plastiques avec une pureté de 99 %, c'est la prouesse du procédé développé par la société APR2. « Nous avons mis au point une technique basée sur la triboélectricité. Ce procédé permet de séparer les matériaux en se basant sur leur capacité à acquérir des charges positives et négatives. Soumises à un champ électrique, les particules de plastiques entrent en collision et peuvent être triées suivant la charge générée, propre à chaque polymère », présente Michaël Lemoine, responsable de la R & D chez APR2. Le procédé débute avec le broyage des plastiques, pour atteindre des particules dont la taille est comprise entre 5 mm et 2 cm. Ces fragments passent ensuite dans un flux d'air pulsé, puis dans un lit fluidisé où ils sont soumis à un champ électrique. En fonction de leur charge, les particules chargées négativement seront attirées par l'électrode positive et, réciproquement, les particules chargées positivement seront attirées par l'électrode négative. Si les charges électriques des différents constituants d'un mélange sont proches, APR2 optimise la séparation en modifiant différents paramètres (hygrométrie, charge initiale, etc.). Le processus est itératif de manière à trier les familles de polymères les plus courantes : polyéthylène, polypropylène, polyamide, polycarbonate, ABS, PS et ABS-PC. « Le procédé est très automatisé et économe en énergie », commente Daniel Ouaknine, directeur général et cofondateur d'APR2, dont le cœur de métier est le recyclage des DEEE. Chaque unité de tri triboélectrique a une capacité de 500 kg/h. D'ici à la fin de 2015, le site d'APR2 à Bonnières-sur-Seine, dans les Yvelines, disposera d'une capacité globale de 3 à 4 t/h. Et en mai, APR2 réceptionne une granulatrice pour fabriquer des granulés répondant aux cahiers des charges de ses clients. Le tout représente un investissement de 10 millions d'euros en 2015, pour un chiffre d'affaires prévisionnel d'environ 13 millions.