Porté par une cinquantaine de réseaux de collectivités et d'acteurs non étatiques, le sommet mondial Climat et Territoires s'est tenu à Lyon les 1er et 2 juillet. L'occasion de présenter les engagements de municipalités et régions venues des cinq continents : « Les initiatives existantes permettront de réduire les émissions de gaz à effet de serre à hauteur de 1,5 milliard de tonnes en 2020 », a chiffré le sénateur Ronan Dantec, coorganisateur du sommet. Les collectivités se sont engagées à soumettre leurs émissions à une vérification régulière. Cette baisse, réalisée par l'équivalent de 12 % de la population mondiale, correspondrait à 16 % de l'effort à fournir pour suivre la trajectoire compatible avec l'objectif de réchauffement de 2 °C. « Nos propositions seront transmises aux négociateurs internationaux », a assuré Jean-Jack Queyranne, président de la région Rhône-Alpes, hôte du Sommet (notre photo). À l'Élysée, à cinq mois de la conférence sur le climat à Paris, cette montée au créneau des acteurs locaux a été vue d'un bon œil même si, formellement, « rien n'oblige les États et leurs négociateurs à prendre en compte la voix des collectivités ».
Au cœur des débats, les financements.
Dans son discours à Lyon, François Hollande en a convenu : une part des fonds mobilisés pour les politiques climatiques devra être « directement accessible aux collectivités locales ». Un avis partagé par Anne Hidalgo, maire de Paris, et Michael Bloomberg, ancien maire de New York, qui coprésideront le « Sommet des élus locaux pour le climat » à Paris, le 4 décembre prochain. « L'autonomie en matière fiscale est un facteur clé de succès. La ville de Lima, par exemple, a financé un grand projet de modernisation de son système de transport en commun après avoir obtenu une note de crédit qui lui a permis d'emprunter sur les marchés des capitaux », ont-ils illustré dans une tribune commune. À Lyon, le chef de l'État français a aussi défendu « le concept décisif de ville durable ». Consommant deux tiers de l'énergie mondiale et émettant 70 % des gaz à effet de serre liés à cette consommation, selon CDC Climat Recherche, les villes apparaissent en effet comme la pierre angulaire des politiques climatiques. La Chine et l'Union européenne veulent d'ailleurs nouer un partenariat sur les villes sobres. Ce projet a été évoqué le 30 juin alors que le Premier ministre chinois était en visite à Paris. Il en a profité pour déposer à l'ONU la contribution de son pays pour la COP 21. Sa proposition : réduire l'intensité carbone chinoise de 60 à 65 % d'ici à 2030 par rapport à 2005.