Même si la conférence sur le climat n'aura lieu qu'en décembre, à Paris, les semaines qui viennent s'annoncent cruciales. La France ne prendra la présidence des débats que le premier jour de la COP 21, le 30 novembre, mais elle prépare déjà l'événement. Son objectif : disposer dès octobre d'un projet de texte « clair et concis », insistait Laurent Fabius le 7 septembre (photo). Les négociateurs viennent de se réunir à Bonn, en Allemagne. Tous les regards sont désormais tournés vers la prochaine session, prévue du 19 au 23 octobre, et sur les temps forts internationaux qui vont se succéder d'ici là, comme l'assemblée générale des Nations unies à New York, fin septembre. Ou bien la réunion annuelle de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international du 9 au 11 octobre, au Pérou. À cette occasion, l'OCDE va présenter un rapport commandé par le Pérou, qui préside actuellement les débats sur le climat, et la France. Ce rapport dressera l'état des lieux des financements mondiaux, publics et privés, concernant la lutte contre le changement climatique.
L'heure des décisions sera alors venue . « Chaque État ou groupe d'États connaît désormais les positions des uns et des autres », observe Laurence Tubiana, ambassadrice française chargée des négociations sur les changements climatiques. « Nous avons toutes les pièces du puzzle. Maintenant il nous faut les assembler. » Avoir, en octobre, une vi-sion d'ensemble de l'accord final pour travailler ensuite, en novembre, sur les points d'achoppement. « Plusieurs sujets restent encore sur la table », jugeait le WWF à l'issue de la dernière séance de négociations. L'ONG notait « quelques avancées », mais aussi des « sujets clés à résoudre ». Et non des moindres : actions avant 2020, financements, hausse de l'ambition… À l'heure du compromis, la France, pays hôte, est attendue au tournant. « Son rôle d'organisatrice de la COP 21 sert de cache-misère à la faiblesse de sa propre politique climatique », dénonçait le 3 septembre Morgane Creach, directrice du réseau Action climat France. Depuis, le Premier ministre Manuel Valls a confirmé la suppression des crédits export pour tous les nouveaux projets de centrales à charbon non équipées de dispositifs de stockage de CO 2 . Un pas vers l'exemplarité qui en appelle d'autres : publication de la programmation pluriannuelle de l'énergie, adoption d'une taxe sur les transactions financières (une partie de l'argent récolté servirait la lutte contre le changement climatique), hausse de la composante carbone des taxes sur l'énergie dès 2016…