Le directeur du projet biométhane de gRTgaz met en perspective la première injection, le 17 septembre, de biométhane dans le réseau de transport de gaz français.
Pourquoi ce projet est-il une première nationale ? Ce projet est situé à Chagny, en Saône-et-Loire. Les collectivités locales réunies au sein du syndicat mixte Smet71 ont pris la décision de construire une unité de tri-méthanisation-compostage capable de traiter 73 000 tonnes d'ordures ménagères par an. Cela couvre environ la moitié de la population du département. L'installation associe tri mécanobiologique et méthanisation, pour produire 2,6 millions de mètres cubes de biométhane par an. Soit un potentiel énergétique de 28 gigawattheures. En France, c'est la plus grosse installation d'injection de biométhane dans le réseau de gaz naturel. Il en existe déjà quinze au niveau du réseau de distribution, dont quatorze auprès de GrDF et un auprès du distributeur local à Strasbourg, GDS. Mais c'est la première au niveau du réseau de transport de gaz, où le débit est de 550 mètres cubes normaux par heure. À comparer aux 200 m³/h du réseau de distribution.
Sur combien d'autres projets GRTgaz travaille-t-il ?
À Chagny, les tests de performance ont démarré cet été et vont se poursuivre jusqu'à la fin 2015. L'injection de biométhane pourra alors se faire à pleine puissance. Pour GRTgaz, c'est la première concrétisation de nos engagements dans la transition énergétique. D'ici à la fin de l'année, nous espérons signer deux autres contrats d'injection, et ensuite en mener trois à cinq par an. Au total, nous avons identifié 50 projets, dont 16 sont au stade des études avancées. À l'horizon 2020, nous prévoyons d'injecter jusqu'à 1 TWh/an de biométhane dans notre réseau. Si l'on considère l'ensemble des opérateurs en France, de la distribution comme du transport de gaz, cette quantité atteindra 4,5 à 5 Twh/an, d'après ce qui a été présenté lors de la préparation de la programmation pluriannuelle de l'énergie. Une étude faisant référence, publiée par l'Ademe en 2014, évalue entre 12 et 30 TWh le potentiel d'injection de biométhane en France en 2030. Cela représenterait 500 à 1 400 points d'injection. À titre de comparaison, la consommation nationale totale de gaz, et pas seulement de biométhane, est de 450 TWh/an. DR
Chagny peut-il servir de modèle ? En tout cas, ce projet possède une particularité. Il s'agit d'un projet d'économie circulaire. Les déchets issus du bassin de vie servent à produire du biométhane injecté dans le réseau de GRTgaz et acheté par Terreal, dont l'usine de fabrication de tuiles est située à côté. Cela substituera un tiers de la consommation de gaz de l'usine. Cerise sur le gâteau, Terreal y fabrique des tuiles destinées à des bâtiments à basse consommation. Il y a une vraie logique d'ensemble ! TB