ÉCONOMIE & FINANCE Pour le Danemark, il s'agit de valoriser un fleuron industriel national. Pour le secteur des énergies renouvelables, de démontrer la maturité de l'éolien offshore. Après des mois de réflexion et avec quelques trimestres d'avance sur le calendrier initial, le gouvernement danois a décidé de lancer l'introduction en Bourse de Dong Energy, premier producteur d'électricité danois et spécialiste mondial de l'offshore. L'État détient encore 59 % du capital de Dong Energy et envisage de descendre à 51 %. Le solde est entre les mains de Goldman Sachs et des fonds de pension danois ATP et PFA. Signe du caractère hautement symbolique de la société, tout comme le fabricant d'éoliennes Vestas, l'entrée de la banque américaine au capital de Dong Energy en 2014 avait provoqué le départ du parti populaire socialiste, membre de la coalition politique alors au pouvoir. Le prix de 1,5 milliard de dollars pour 18 % du capital, soit près de 7,5 milliards de dollars pour la totalité de la société, avait été jugé beaucoup trop bas pour un tel fleuron industriel. Cette fois-ci, le gouvernement ne veut pas s'attirer de telles foudres. Le projet d'introduction en Bourse se ferait donc sur la base d'une valorisation totale de plus de 10 milliards de dollars, ce qui en ferait la plus grosse privatisation de l'histoire du pays, devant celle de l'opérateur de télécoms TDC. Selon le ministère des Finances, ce projet fait l'objet d'un large consensus politique. Cette mise en Bourse donnerait à Dong Energy les moyens d'accroître sa présence dans l'éolien offshore, aussi bien au Danemark qu'à l'étranger. Le vent assure près de 40 % de la consommation électrique du pays, mais sa part pourrait monter à 50 % à moyen terme. En France, le groupe danois a remporté en 2012 deux appels d'offres offshore, en partenariat avec EDF EN et Alstom. Dong Energy emploie 6 500 personnes et a réalisé en 2014 un chiffre d'affaires d'environ 9 milliards d'euros. Il réalise encore un peu moins de la moitié de son activité dans l'exploration-production de pétrole et de gaz, mais cette division a vocation à être cédée. JD