Comment dépolluer une zone reculée, loin de toute alimentation électrique ? Peut-être un jour grâce à Hybréau, une unité de traitement mobile développée par Serpol, qui jongle avec les énergies renouvelables. « L’unité est équipée d’un mât de 12 mètres doté d'une micro-station météo et d'une éolienne hybride. Cette éolienne, baptisée Hybréol, est dotée de panneaux solaires qui s’orientent face au soleil et suivent son déplacement, selon l’idée de Franck Sicard, un des partenaires du projet », souligne Antoine Joubert, responsable scientifique de l’entreprise Serpol. Quand la vitesse des vents dépasse 30 km/h, le système bascule en configuration éolienne.L’objectif : utiliser cette énergie pour extraire des polluants dans les nappes souterraines. Pour y parvenir, c’est l’idée de Patrice Perrier, le responsable de fabrication de l'unité, qui a fait mouche : « L’énergie électrique produite fait fonctionner des compresseurs qui remplissent des cuves d’air. Cet air sous pression alimente ensuite des pompes pneumatiques classiques, que l’on introduit dans des puits », explique Antoine Joubert. Seul nuage à l’horizon ? Le poids de l’unité - environ 7 tonnes. Hybréau reste malgré tout facilement transportable grâce à son mât repliable. Après les premiers tests concluants du générateur hybride au siège de Serpol à Vénissieux, le pilote va être installé sur un site industriel en Franche-Comté. « D’ici décembre, nous allons estimer la quantité d’énergie et de polluants qui pourront être récupérés au cours des différentes saisons », espère Antoine Joubert.Marine Bollard