Rendre le bois transparent, mais pour quoi faire ? Au-delà du défi technique, Timothée Boitouzet, inventeur de ce procédé et fondateur de la start-up Woodoo, veut dépoussiérer l'image du bois dans la construction et faciliter son usage. Le projet a convaincu le jury de la catégorie Eco-innovation des Grands prix de l'innovation de la Ville de Paris, dont Environnement Magazine est partenaire. Organisés par Paris&Co, l'agence de l'innovation et du développement économique de Paris, ils ont été remis mercredi 14 décembre.Avec son procédé, Woodoo promet « un usage aux bois non-utilisés car de faible constitution, comme le peuplier ou le tremble », raconte Timothée Boitouzet. Pour cela, il développe un procédé de chimie verte, par lequel la lignine du bois est dissoute et remplacée par un composé biosourcé. Au passage, et en fonction des essences, le bois devient plus ou moins transparent. Et ses propriétés mécaniques s'en trouvent améliorées : « Le bois étant ainsi trois fois plus résistant aux contraintes mécaniques de traction, de compression et de déformation, selon des tests menés sur des échantillons de laboratoire », détaille Timothée Boitouzet.Timothée Boitouzet a l'ambition d'amener son produit sur le marché très rapidement, d'ici moins d'un an. Le procédé est en développement sur une unité pilote, et l'étude d'industrialisation est en cours, financée sur fonds propres. Pour financer l'unité de production, Woodoo souhaite finaliser une levée de fonds d'ici 6 à 8 mois. Dans un premier temps, pour se développer sur les marchés du luxe et du mobilier, en visant ensuite le second œuvre dans la construction (bois extérieur et bardage, notamment).Albane Canto