« En 17 ans de prises de vues aériennes, le matériel photo a beaucoup évolué, devenant plus petit et plus léger avec le numérique. Mais les avions, eux, sont toujours les mêmes. Nous avons alors dressé le portrait-robot de l'appareil idéal », témoigne Jean-Luc Kaiser, cogérant de l'Europe vue du ciel. Il fallait donc un appareil économe en carburant, capable d'intégrer du matériel photographique, rapide et silencieux. Et c'est l'Alpha Trainer du constructeur slovène Pipistrel qui a été retenu. Il a été modifié pour s'adapter aux besoins de la prise de vue aérienne, et baptisé Green Observer par l'Europe vue du ciel. « En sept mois, nous avons cumulé 300 heures de vol, et parcouru environ 45 000 km. » L'avion permet de cartographier des zonés étendues (en comparaison avec les drones) et rapidement (en comparaison avec l'hélicoptère). Son petit plus : l'absence de hauban pour maintenir les ailes, qui améliore la vitesse de l'avion tout en facilitant la prise de vue.Green Observer a été utilisé pour photographier des communes. « La résolution, de 5 cm par pixel, contre 20 cm pour l'IGN, permet de faire des inventaires détaillés, par exemple des lampadaires ou des robinets de gaz », explique Jean-Luc Kaiser. L'avion permet également de faire un relevé à un moment précis (photographie des algues à marée basse pour l'archipel de Chausey, en Normandie), là où l'IGN programme ses relevés tous les cinq ans. Enfin, ses faibles nuisances sonores facilitent son survol de zones protégées.Côté consommation, le moteur nouvelle génération utilise un carburant sans plomb ne consommant que 6,5 litres/100 km, soit 2 à 10 fois moins que les autres avions. Sa vitesse de vol s’étend de 65 à 205 km/h, avec une autonomie de plus de 700 km.Albane Canto