Sous la maîtrise d'ouvrage de Dreux agglomération (Eure-et-Loir) représentant 19 communes, 57 500 habitants et de son maître d'oeuvre Safege, ce chantier d'assainissement vise à régler deux problèmes majeurs mis en lumière dès 2005 par le schéma directeur d'eau et d'assainissement réalisé par la collectivité compétente. REPENSER LE MAILLAGE D'ASSAINISSEMENT Sur l'assainissement géré en régie, il s'agissait de parer à l'arrêt de trois petites stations d'épuration rurales vieillissantes et désormais sous-dimensionnées, mais aussi de répondre au résultat de l'étude de zonage d'assainissement qui avait pointé la nécessité d'orienter six communes vers un assainissement collectif généralisé. « Nous avons donc opté pour la solution la plus efficace sur le plan financier en misant sur nos équipements existants », souligne Christophe Tripet, responsable du service eau et assainissement de Dreux agglomération. Le maillage d'assainissement du territoire a donc été repensé en orientant les rejets de toutes les communes concernées via un nouveau réseau séparatif vers la station d'épuration de Dreux (80 000 EH) créée en 1996. Découpés en quatre phases, les travaux ont débuté fin septembre 2011 par les cinq communes du plateau sud. Cette première phase est estimée à plus de 11 millions d'euros et programmée jusqu'à juin 2012. Elle inclut la création de 877 branchements, 21 km de linéaire gravitaire, 16,8 km de linéaire de refoulement et 25 postes de refoulement. À partir du premier trimestre 2012, les travaux se concentreront pendant un an sur la commune de Vert-en-Drouais via la construction de 485 branchements et d'un linéaire de près de 16 km de réseau (5,5 millions d'euros). Viendra ensuite le tour de quatre communes de la vallée de la Blaise (6,7 millions d'euros) et, en dernier, une phase d'aménagements pour le dimensionnement du réseau urbanisé de Dreux et Vernouillet (7,8 millions d'euros). Près de 2 000 branchements seront créés en tout. ASSURER L'AUTONOMIE DES POPULATIONS C'est donc une nouvelle étape pour l'agglomération qui a bouclé en avril 2011 un chantier d'un an et de 6 millions d'euros pour sécuriser l'alimentation en eau potable. Dans ce cadre, la maîtrise d'ouvrage était déléguée à Lyonnaise des eaux, son concessionnaire sur la production d'eau potable, et la maîtrise d'oeuvre accordée à Safege. « Nous avons retenu Safege pour coconduire nos deux chantiers et rationnaliser les études techniques de tracé des réseaux et le coût des opérations », précise le responsable. La collectivité devait trouver une solution au dépassement des normes nitrates qui touchait cinq forages de ses communes rurales dont deux frappées d'interdiction préfectorale. En outre, son schéma directeur avait pointé la nécessité d'augmenter les capacités de stockage en eau potable et de favoriser les interconnexions pour assurer l'autonomie en eau des populations. La collectivité s'est appuyée sur son usine de dénitrification de Vernouillet (6 000 m3/j) pour assurer les besoins en alimentation. Deux réservoirs d'une capacité globale de 2 800 m3 ont été construits à Vernouillet et Garnay ainsi que 33 km de canalisations de transport et cinq stations de pompage. ANTICIPER LES AMÉNAGEMENTS Grâce à ces travaux, l'alimentation en eau potable comme l'assainissement seront adaptés aux projections des documents d'urbanisme (Scot) à l'horizon 2021. Pour boucler la boucle, un nouveau schéma directeur d'assainissement est à l'étude depuis septembre. « Ce grand schéma s'attachera de façon originale à créer un zonage d'eau pluviale à l'échelle de notre coeur urbain (Dreux, Vernouillet et trois autres communes) pour anticiper les aménagements à venir ».