Pour limiter la consommation d'eau pour le lavage des voiries, le plus efficace est de la rendre visible. C'est pourquoi Nantes a choisi depuis 2001 d'équiper ses matériels de lavage de compteurs et de clapets anti-retour. « Il est certain que le comptage engendre des économies et incite à consommer moins », constate Jean-Luc Perrouin, directeur de l'eau à Nantes Métropole. Mais la majorité des collectivités optent plutôt pour l'installation de bornes de puisage munies de cartes magnétiques prépayées. Elles évitent les prélèvements sur les bornes incendie sur lesquelles l'absence de clapets anti-retour présente des risques. L'une des premières a été installée en 1995 par le syndicat des eaux de la Veaune (26), qui en compte aujourd'hui 17 pour un investissement de 40 000 euros. À Rennes, 35 bornes ont été installées en 2009. « Même si l'installation a un coût, nous avons réalisé des économies de facturation auprès de Veolia en rétablissant la vérité sur la consommation réelle (6 000 m3/ an) », expose Christine Rident, responsable du service propreté urbaine et fêtes de Rennes. Marseille commence tout juste à s'équiper. « Nous avons installé une borne de remplissage à haut débit en 2011 et en prévoyons quatre autres pour 2012. Depuis l'année dernière, nous faisons également la promotion du nettoyage à sec avec l'école de propreté. Nous développons désormais le ramassage manuel sans eau dans l'hyper centre », explique Richard Thiebault, responsable de la coordination des actions de propreté. À Reims également, 20 bornes monétiques fonctionnent depuis 2004. « Elles sont utilisées aussi bien par le personnel municipal que par les entreprises de travaux publics », explique Jean-Christophe Inglard, directeur de l'eau et de l'assainissement de Reims Métropole.
Autre technique de réduction des consommations que Reims utilise aussi depuis 2009 : l'emploi d'eau recyclée qui représente environ 10 % du volume total de 10 000 m3 par an. Celle-ci provient, d'une part, des vidanges des piscines et, d'autre part, des vidanges des réserves incendie des entreprises. De son côté, Yerres a mis en place en 2008 un système particulier (Aquacycle) qui recycle l'eau des douches de la piscine toute l'année. « Mais le volume d'eau récupéré est très variable selon le nombre de baigneurs », reconnaît Roger Davito, le directeur des services techniques de la ville. Rennes, quant à elle, a réutilisé pour la première fois en 2011 environ 400 m3 d'eau de vidange de piscine et projette de récupérer 3 000 m3 d'eaux de pluie. Enfin, Paris est un cas à part : grâce à son double réseau, l'intégralité des eaux de lavage (20 millions de mètres cubes par an) est non potable. « À terme, nous souhaitons y raccorder les eaux d'exhaure et les eaux pluviales », déclare Denis Penouel, chef du service technique eau et assainissement. Par ailleurs, la ville insiste beaucoup sur la formation des 6 000 agents aux économies d'eau et a testé en 2010 l'installation de clés prisonnières sur les bouches de lavage. Elles obligent les agents à fermer l'arrivée d'eau pour récupérer la clé.