L'Inserm et l'Ineris travaillent sur des embryons de poissons zèbres modifiés génétiquement pour détecter les substances œstrogéniques dans l'eau. Les perturbateurs endocriniens (pesticides, résidus pharmaceutiques…) présents dans les eaux de surface, les effluents industriels ou les sédiments miment les effets des œstrogènes. Le gène utilisé (cyp19a1b) par les chercheurs est très sensible aux œs tro-gènes et s'exprime dans le cerveau. Ainsi, en utilisant un rapporteur fluorescent, la GFP (Green Fluorescent Protein), le cerveau des embryons de poissons devient fluorescent lorsqu'ils sont exposés à des substances mimant les œstrogènes. « Pour l'instant, nous avons travaillé uniquement avec de l'eau de laboratoire et nous avons testé 45 substances : œstrogènes naturels ou de synthèse, alkylphé-nols, bisphénols. Le test est en cours de validation réglementaire au niveau international auprès de l'OCDE pour permettre une évaluation a priori des substances chimiques avant mise sur le marché », explique François Brion, chercheur à la division des risques chroniques de l'Ineris. Les chercheurs travaillent également sur les risques a posteriori dans l'environnement (effluents d'assainissement, eaux de surface) et mènent une campagne avec l'Onema sur les sédiments fluviaux. Les résultats sont attendus pour 2013.