Créer un dispositif compact et peu onéreux permettant une analyse microbiologique plus rapide, c'est l'objectif de l'accord de partenariat signé fin mars entre Veolia Environnement et bioMérieux, société leader en microbiologie clinique et industrielle. Veolia a déjà développé des outils de mesure en continu de paramètres physico-chimiques de l'eau potable, mais pas pour la surveillance microbiologique. « Actuellement, il faut mettre en culture des échantillons en laboratoire et cela prend de 24 à 48 heures pour obtenir les résultats », explique Philippe Bréant, directeur du programme eau potable chez Veolia Environnement recherche et innovation (Veri). Un obstacle pour le groupe qui souhaiterait assurer une traçabilité de l'eau en continu depuis la ressource jusqu'au robinet du consommateur. Il s'est donc rapproché de bioMérieux, il y a un peu plus d'un an. « Ils ont une expertise pointue dans le diagnostic in vitro. Quant à nous, nous avons une expertise en mesure de la qualité sur des matrices environnementales complexes comme les eaux brutes. Il nous faut maintenant assembler ces différentes briques technologiques », ajoute le directeur. Plusieurs voies techniques vont être creusées, notamment la cytométrie en flux et la biologie moléculaire. Cela pourrait permettre de détecter de manière précoce la présence de micro-organismes en cas de crise sanitaire. Une étude préliminaire sera réalisée afin d'évaluer la faisabilité technique et la pertinence économique du projet, pour aboutir à un prototype d'ici à deux ou trois ans. Destiné en premier lieu à l'eau potable, d'autres applications sont envisagées, notamment sur les eaux de process industriel.