Après huit ans de travail, l'arrêté du Sage Estuaire de la Gironde et milieux associés a été signé en présence de Philippe Martin le 30 août dernier. Couvrant un territoire de 3 600 km² à travers 185 communes de Gironde et de Charente-Maritime, il a pour objectif de stopper la dégradation de l'environnement estuarien constatée depuis une vingtaine d'années. « Le Sage s'est révélé être le meilleur outil à disposition, même s'il se met habituellement en place à l'échelle d'un bassin versant. Or ici, il faudrait prendre en compte les trois quarts du bassin Adour-Garonne ! », explique Jérôme Baron, directeur du Smiddest (syndicat mixte pour le développement durable de l'estuaire de la Gironde) et en charge de l'animation du Sage. Parmi les enjeux mis en avant dans son programme ambitieux : les pollutions chimiques, la prévention des inondations ou encore la préservation des habitats benthiques. Engagement fort, le Sage interdira désormais complètement l'extraction de granulats dans l'estuaire. La protection des zones humides sera aussi une de ses priorités. Depuis les années cinquante, elles ont disparu pour moitié dans l'embouchure du fleuve. Dans une première version du Sage figurait une carte précise des zones humides qui a effrayé certains élus et provoqué le rejet du projet par la CLE en novembre dernier. « Pourtant cette carte inédite par sa précision n'avait pas valeur de police de l'eau mais constituait plutôt une carte de vigilance », précise Jérôme Baron. Pour ne pas compromettre un projet de longue haleine, elle a donc été retirée mais restera un support technique essentiel. Le Smiddest compte maintenant renforcer ses équipes en embauchant un chargé de mission zones humides.