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EAU

3 Le biogaz se met au vert

PUBLIÉ LE 1er OCTOBRE 2013
LA RÉDACTION
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Lisier, fumier, biodéchets ménagers ou déchets de restauration, eaux des papeteries et vinasses peuvent alimenter une unité de méthanisation. Les voies de valorisation du biogaz sont tout aussi variées… avec de multiples avantages. Ainsi, côté agricole, l'enjeu est triple : les unités de méthanisation permettent d'abord de traiter des effluents d'élevage et de les transformer en sous-produits à épandre ; mais elles offrent également la possibilité de valoriser l'énergie produite, non plus seulement par cogénération ou production de chaleur seule, mais également par injection dans le réseau. C'est d'ailleurs le choix d'Emmanuel Ferrand, agriculteur à Saint-Pourçain-sur-Sioule, dans l'Allier. « Notre unité de métha­ nisation de 100 kW, qui traitera notre fumier bovin, produira 35 m3 /h de biogaz à partir de la mi-décembre. L'ensemble de la production sera injecté et vendu 11 centimes le kilowattheure à GDF Suez, avec qui nous avons signé un contrat de quinze ans. » C'est à peu près sur les mêmes bases que devrait fonctionner l'unité de méthanisation du projet Terragr'Eau, en Rhône-Alpes, dont la construction devrait débuter à la fin de l'année prochaine. Son but : protéger les zones d'infiltration de l'eau d'Évian. « Il se posait dans ces endroits la question des effluents d'élevage, dont l'épandage aurait pu à terme faire augmen­ ter la teneur en nitrates de notre eau minérale », détaille Cathy Le Hec, porte-parole de Danone Eau. Et la réponse a pris la forme d'une unité de méthanisation de 420 kW. Sur les 55 exploitations agricoles concernées, 48 se sont engagées sur quinze ans à fournir tous leurs effluents d'élevage pour la production de biogaz. Elles récupéreront en retour le sous-produit de la méthanisation sous forme de compost. « Ce système va réduire les charges des agriculteurs de 15 % et mettre fin à l'épandage d'engrais chimiques et de lisiers », se réjouit Cathy wLe Hec. L'unité, dont la commu nau té de communes du pays d'Évian sera maître d'ouvrage, traitera 44 000 tonnes d'effluents d'élevage, 500 tonnes de bio déchets de restauration collective, 100 tonnes d'huiles alimentaires usagées et environ 300 tonnes de déchets verts collectées dans les déchèteries. Les 685 000 m3 de biogaz produits chaque année seront vendus pour injection dans le réseau. Ce type de projet devrait normalement se développer fortement dans les prochaines années : dans le cadre du Plan énergie méthanisation autonomie azote, annoncé par le gouvernement fin mars, 1 000 unités de méthanisation agricole devront être mises en service sur le territoire d'ici à 2020. En dehors de l'agriculture, l'industrie dispose également de ses propres ressources pour la méthanisation. Les enjeux sont d'ailleurs à peu près identiques : méthaniser les déchets ou les eaux usées permet, d'une part, de répondre aux contraintes réglementaires et, d'autre part, de préserver l'environnement… tout en faisant des économies sur sa facture énergétique. C'est le cas dans l'industrie papetière, qui dispose de ses propres stations d'épuration. « La fabrication du papier nécessite de gros volumes d'eau, qui doivent ensuite être dépollués avant rejet afin de respecter la législation, explique Thierry Montane, responsable prévention des risques industriels pour le groupe Emin-Leydier. Or, le traitement anaérobie de ces eaux libère du biogaz, que nous brûlons dans une chaudière. » Celle-ci produit de la vapeur, utilisée pour le séchage du papier. Dans un autre registre, le centre de traitement Revico dispose d'une unité de méthanisation des vinasses du vignoble de Cognac, c'est-à-dire des résidus de la distillation du vin en eau-de-vie. Le biogaz produit fait tourner un générateur de vapeur de 5 MW, ainsi qu'une unité de cogénération de 800 kW. Celle-ci est composée de 4 modules de 200 kW chacun, ce qui permet d'adapter le nombre de modules selon la production très saisonnière du biogaz (les vinasses sont disponibles entre novembre et mars). La chaleur et la vapeur produites sont utilisées en interne, tandis que l'électricité est vendue à EDF. Enfin, certaines unités de méthanisation peuvent être créées pour valoriser spé ci fi-quement certains déchets. C'est le cas de Méthavalor, mise en place par le Sydeme (Syndicat mixte de transport et de traitement des déchets ménagers de Moselle-Est). Conjointement à la collecte des biodéchets ménagers, le syndicat a mis en service en septembre 2011 une unité de méthanisation avec une double valorisation : 4 000 MWh par an de biogaz sont injectés dans le réseau, puis 2 500 MWh sont rachetés afin de faire rouler trente poids lourds du Sydeme, tandis que le reste du biogaz part dans une unité de cogénération de 1,7 MW. L'électricité produite est revendue à EDF et la chaleur en partie utilisée pour les besoins internes… et en partie perdue, « mais nous travaillons sur des projets de serre et de réseau de chaleur qui devraient nous conduire à en valoriser encore plus », annonce Serge Winkelmul-ler, directeur général des services du Sydeme. Tous ces projets révèlent les multiples intérêts de la méthanisation, qui augmentent, finalement, la rentabilité des installations. « L'installation nous a coûté 1,65 million d'euros, financé sur fonds propres et par une subven­ tion de l'Ademe ainsi que par un prêt, note Emmanuel Ferrand. Notre temps de retour sur investis­ sement ne devrait être que de huit à onze ans. » Chez Emin-Lydier, la production de biogaz couvre entre 5 et 7 % des consommations de gaz naturel, « ce qui est large­ ment rentable, même en incluant les coûts de maintenance  », affirme Thierry Montane. Quant à Méthavalor, « la double valori­ sation permet de gagner encore en efficacité car en cas de main­ tenance d'une des unités, l'autre fonctionnera toujours. De ce fait, si nous partons du principe que nous souhaitons amortir notre investissement sur vingt ans, la tonne de déchets traités ne nous coûte plus que 65 euros contre 90, si nous avions choisi l'enfouisse­ ment. Et dans vingt ans, les coûts seront peut-être tout simplement nuls », espère Serge Winkelmuller. Car le prix de l'énergie augmente et la moindre ressource d'origine renouvelable, au coût à peu près fixe, est bonne à prendre. l
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