Affluent du Rhône entre Ain et Jura, la Valserine sera au printemps le premier cours d'eau officiellement labellisé « rivière sauvage ». « Elle remplit tous les critères de qualité de l'eau ou de continuité écologique pour atteindre le niveau 2 de ce nouveau label qui en compte trois », assure Christian Bruneel, directeur adjoint du parc naturel régional du Haut-Jura qui en assure la gestion et vient de lancer une étude pour identifier les derniers seuils à effacer. Mais à cause d'un couac administratif, le cahier des charges que le Fonds pour la conservation des rivières sauvages, à l'origine du label, a demandé à l'Afnor de formaliser ne sera prêt qu'en mai ou juin. « L'objectif du label est de préserver les dernières rivières sauvages de France – et certainement d'Europe à partir de 2015 –, mettre leurs gestionnaires en réseau tout en leur offrant un outil de préservation qui n'existe pas pour ces cours d'eau encore en bon état », remarque Mélanie Taquet, chargée de mission pour le Fonds. « Le risque de pollution chronique ou accidentelle de la Valserine est limité. Mais nous savons qu'avec le dérèglement climatique tous les cours d'eau du bassin-versant Rhône-Méditerranée connaîtront à terme une perte de débit de 20 à 30 % », explique Christian Bruneel. En attendant, touristes et pêcheurs profitent toujours des charmes sauvages de la rivière qui pourrait être rejointe en septembre par le Chéran (qui traverse les deux Savoie) et aussi par les deux rivières corses, le Fangu et le Travu.