Le Grand Port maritime de Marseille, gestionnaire du tunnel du Rove, vient enfin de confier à Egis Eau les études et travaux pour la remise en eau de l'ouvrage. Le coût global de 8,5 millions d'euros serait réparti entre l'agence de l'eau et les collectivités. Seul souterrain reliant l'étang de Berre à la mer, le tunnel est bouché à la suite d'un effondrement survenu en 1963. Depuis 2000, de nombreuses études, menées par le syndicat mixte Gipreb, soulignent que le retour de la circulation de l'eau de mer entre le port et l'étang aurait des effets bénéfiques sur la restauration du milieu. Un contournement de l'effondrement effectué grâce à un conduit de 3 mètres de diamètre ainsi qu'un pompage amèneront, en 2017, l'eau dans l'étang de Bolmont, lui-même ouvert sur l'étang de Berre. « Cela ne compensera jamais les 250 m3 /s d'eau douce rejetés par la centrale EDF, mais ces échanges peuvent avoir rapidement un effet bénéfique. En dix jours, l'eau du canal devrait être renouvelée complètement et l'eau de l'étang de Bolmont, également très dégradé, entre quinze à vingt jours », prévoit Raphaël, le directeur du Gipreb. Quels seront les effets sur l'étang de Berre, cent fois plus grand ? « Cette eau moins nutritive et plus oxygénée ne peut avoir qu'un effet positif sur l'eutrophisation », reprend le directeur. Les études s'enchaîneront pour surveiller l'état de la plus grande lagune salée d'Europe où l'anoxie perdure sur 40 % des fonds, interdisant le développement des poissons et des plantes. Même si les riverains ont, ces dernières années, perçu une amélioration de l'aspect de l'eau et l'apparition, sur les bords, de coques et de palourdes.