« Une réutilisation des eaux grises ne doit être envisagée que pour des usages strictement limités dans des environnements géographiques affectés durablement et de façon répétée par des pénuries d’eau ». C'est la conclusion principale de l'Agence nationale de sécurité sanitaire, de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) dans un rapport rendu public la semaine dernière. Dans une logique de préservation de la ressource, réutiliser les eaux de douche, de lave-linge voir les eaux de cuisine après traitement pour des usages domestiques (chasse d'eau, nettoyage, arrosage) attire de plus en plus. Pour autant, sauf dérogation, cette pratique reste interdite en France. C'est pourquoi la Direction générale de la santé a saisi l'Anses en 2011 afin qu'elle évalue les risques potentiels liés à cette réutilisation. L'agence rappelle ainsi que les eaux grises présentent une contamination microbiologique et physico-chimique et qu'elles ne doivent en aucun cas être réutilisées sans un traitement préalable qu'elle recommande de choisir avec prudence parmi la pléthore de technologies disponibles. Seules les eaux issues des douches ou des lave-linges seraient réutilisables et non celles issues des cuisines.
Des usages restreints
L'Anses proscrit aussi la réutilisation pour l'hygiène corporelle, les fontaines décoratives, le lavage de surfaces intérieures ou encore le refroidissement d'air. « La population doit être informée et formée aux conditions d’utilisations nécessaires pour minimiser les risques associés à la présence d’un réseau d’eau non potable dans le bâtiment », prévient-elle. Enfin, l'agence conseille une analyse « bénéfices/risques » ainsi qu'une étude de la faisabilité technique et économique précédant toute décision de réutilisation « pour s’assurer que le bilan global de l’opération sur le plan sanitaire et environnemental reste positif voire neutre ».PRBPour consulter le rapport