Deux publications, la première du Haut Conseil de la santé publique1 et la seconde du ministère de l'Environnement2 , montrent qu'en matière de qualité d'eau potable, les Français ne sont pas tous égaux. Ainsi, globalement, 3,3 % de la population est alimentée par une eau potable non conforme à la réglementation sur la base de paramètres microbiologiques. Mais ce pourcentage monte jusqu'à 17,4 % des habitants, quand cette eau est délivrée par des réseaux de distribution alimentant moins de 500 personnes. Des chiffres qui traduisent les difficultés des unités rurales à assurer la distribution d'une eau potable. Le HCSP reconnaît que cette exigence nécessite des moyens et des techniques qui ne sont pas toujours disponibles et accessibles aux petites collectivités. C'est pourquoi il demande au ministère de fournir aux agences régionales de santé un guide pratique qui identifierait, tout au long de la chaîne de production et de transport, les outils et les moyens pour maintenir la qualité de l'eau du robinet. Il préconise également des programmes d'actions spécifiques, en particulier vis-à-vis des périmètres de protection.
Et en la matière, les dernières données publiées montrent que beaucoup reste à faire. Ainsi, ce sont près de 8 000 captages qui ont été abandonnés sur la période 1994-2013. Après une augmentation entre 1994 et 2000, puis une stabilisation jusqu'en 2008, ce nombre est à nouveau en hausse depuis 2009. Le premier plan national santé-environnement (20042008) annonçait 80 % de captages protégés en 2008, et 100 % en 2010. Fin 2014, un peu plus de 71 % l'étaient vraiment. Les raisons des fermetures sont bien connues avec, en tête, les pollutions diffuses d'origine agricole (nitrates et pesticides). Sur le paramètre pesticides, ce sont quand même près de 3 millions de personnes (4,5 % de la population) qui sont desservies par une eau de mauvaise qualité.
Enfin, le HCSP constate l'absence de communication sur ces situations de non-conformité, qui nécessite de la part des usagers une démarche active de recherche. C'est pourquoi il recommande de dépasser la seule mise à disposition pour une véritable diffusion d'informations, non seulement sur les dépassements des limites de qualité et sur les risques sanitaires associés, mais aussi sur les actions mises en œuvre pour y remédier.