Le barrage de Givet sur la Meuse dispose désormais d'une microcentrale hydroélectrique d'une puissance de plus d'un Mégawatt. Installée en dérivation du barrage, elle est dotée de deux turbines VLH (Very low head) de la société MJ2 Technologies. Le dispositif breveté est conçu pour turbiner de très basses chutes, de 1,5 à 4,5 mètres (ici environ 3 mètres). « La turbine est totalement immergée, il n'y a donc ni impact visuel ni impact sonore », expliquait à Hydroplus, Marc Leclerc, président de MJ2 Technologies, il y a quelques mois. De plus, en tournant très lentement, elle permet aux poissons de franchir l'ouvrage sans dommages. 29 barrages gonflés à l'eau d'ici 2020Cet équipement s'inscrit dans le partenariat public-privé signé entre Voies navigables de France et  Bameo société de projet créée à l'occasion. Il prévoit le remplacement d'ici 2020 de 29 barrages à aiguilles, obsolètes et dangereux sur la Meuse et l'Aisne par de nouveaux systèmes automatisés. « Les aiguilles permettent de réguler le niveau de l'eau pour que la rivière soit navigable. Les barrages actuels peuvent contenir jusqu'à 1 000 aiguilles de 3 mètres de long et pesant chacune près de 15 kg. En cas de crue, il faut six personnes pendant trente-six heures pour démonter les aiguilles une à une et effacer un seul barrage. C'est un travail long, pénible et dangereux qui ne devrait plus exister », indique Stéphane Brondino, le président de Bameo.Le barrage de Givet a déjà été modernisé avant les autres en 2006 et remplacé par un système de vannes clapets. Mais les autres ouvrages seront remplacés par des barrages gonflés à l'eau « Ils sont moins chers et intrusifs que des barrages à clapets, et plus fiables que ceux gonflés à l'air. VNF nous demande de garantir le niveau d'eau à plus ou moins 10 cm. Les barrages sont donc gonflés et dégonflés automatiquement en fonction des mesures de niveau », précise Stéphane Brondino.312 millions d'eurosLe contrat prévoit aussi la construction de deux autres microcentrales sur la Meuse et la reprise d'une existante. Au totale, la puissance installée de ces quatre microcentrales sera de 5,5 MW.L'exploitation et la maintenance des 31 ouvrages seront ensuite assurées par SeMAO, une seconde société créée à l'occasion du PPP et détenue par Shema et Vinci Concessions. L'ensemble des travaux représente un investissement de 312 millions d'euros.Pauline REY-BRAHMI