Il s'agit d'un piège à polluants basé sur le même principe que les supports d'immunoaffinité (interaction anticorps/antigène), très utilisés pour la détection des mycotoxines dans les aliments mais onéreux pour le secteur de l'eau. Des monomères choisis pour leur affinité avec une molécule modèle sont mis en solution avec celle-ci. Un polymère va alors se synthétiser autour de la molécule et former une empreinte du polluant recherché. Ensuite, lorsque l'échantillon d'eau est mis en présence de ce support, les molécules recherchées sont captées par ses cavités spécifiques, même à faible concentration. « En choisissant bien la molécule modèle, on peut créer une cavité capable de reconnaître différent polluants d'une même famille et ainsi les piéger en même temps », détaille Valérie Pichon, directrice du laboratoire Sciences analytiques, bioanalytiques et miniaturisation de l'UMR CBI (CNRS-ESPCI) et coordinatrice du projet.MIP_WQT vise à développer des MIP pour une famille de pesticides, les triazines, mais aussi pour des substances pharmaceutiques et leurs métabolites. Les chercheurs tenteront de mettre ces supports directement dans le milieu pour réaliser un échantillonnage passif plus sélectif. Enfin, la PME Watchfrog participera à un volet visant à coupler l'utilisation de MIP à une évaluation de la toxicité sur le vivant. MIP_WQT est un projet ANR, labellisé par le pôle Dream. Il est doté d'un budget de 1,8 million d'euros sur trois ans. PRB