Par Cyril Cotte, directeur des études chez MSE-OTV Tours.MSE-OTV propose une gamme complète de solutions pour le traitement des eaux potables, eaux usées et eaux de process. Cette filiale du groupe Veolia dispose des moyens de recherche d’un grand groupe avec un ancrage local lui permettant d’être présent pour des petites opérations. Les problématiques rencontrées en assainissement dit semi-collectif par les petites collectivités, hôtels ou bases-vies sont différentes de celles rencontrées pour les plus gros projets. Les effluents ont des caractéristiques très variables en quantité et concentrations. La fréquence de passage de l’exploitant dans la station étant limitée, l’installation doit être fiable. En dépit de ces contraintes particulières, les coûts d’investissement et d’exploitation doivent être maîtrisés pour éviter une augmentation trop importante du prix de l’eau pour les consommateurs.MSE-OTV utilise les disques biologiques pour traiter les petites capacités entre 50 et 4 000 EH depuis plusieurs décennies. Cette longévité parmi les procédés de référence est due à ses nombreux avantages : performances de traitement, simplicité d’exploitation, adaptation automatique aux variations de charges organiques et hydrauliques, compacité, intégration dans l’environnement et absence de nuisances sonores et olfactives.Les disques biologiques sont précédés par une étape de prétraitement, tamisage ou décantation primaire. Sur les disques biologiques mis en rotation, se développent naturellement des bactéries qui forment un gazon biologique. Lors de leur émersion, ces bactéries se saturent en oxygène et lors de leur immersion, elles se nourrissent des matières organiques dissoutes. En fin de vie, les bactéries se détachent des disques biologiques et sont séparées des eaux traitées par décantation. Ces boues sont ensuite valorisées en agriculture. MSE-OTV possède sa propre usine de fabrication de disques biologiques en Savoie.C’est dans ce contexte que MSE-OTV a équipé un quartier d’une centaine d’habitants du bourg de la Saunière, dans la Creuse. Sa station à filtres plantés de roseaux arrivait à saturation et le refoulement des eaux usées vers la station, située sur un autre bassin-versant, occasionnait des coûts de pompage élevés. Pour améliorer le fonctionnement de son assainissement, la commune a sélectionné le cabinet Verd’Eau pour étudier différents scénarios : extension de la station actuelle ou construction d’une nouvelle station.Le principe d’un second filtre planté de roseaux installé sur les terrains situés dans le vallon juste en dessous du poste de relevage n’a pas été retenu devant les coûts de réalisation d’un chemin d’accès ou de franchissement de la route départementale. Les disques biologiques se sont donc imposés comme le procédé le mieux adapté pour une station de 110 équivalents habitants (EH). Cette solution s’intégrant au terrain exigu situé à côté du poste de refoulement existant, la commune a pu économiser l’achat d’un nouveau terrain et utiliser le branchement électrique existant. Gravitaire, la nouvelle station ne consomme plus que 10 kWh par jour au lieu des 21 kWh auparavant nécessaires au transfert des effluents.Comencés en mars 2016, les travaux ont duré deux mois. La société Migliori a réalisé le génie civil, OTV-MSE la pose de des équipements et des disques biologiques. Les performances de traitement de la station, mise en service en mai 2016, sont excellentes ; l’abattement sur la DBO5, la DCO et les MES varie de 90 à 99 %. Le plan d’eau de La Saunière est ainsi bien protégé. L’exploitation est réalisée en régie avec un passage hebdomadaire sur site pour l’entretien courant et la vérification du niveau d’huile dans les graisseurs. La station fonctionne avec 2 moteurs vidangés annuellement. Les boues sont évacuées deux à trois fois par an.Enfin, à La Saunière, le choix des disques biologiques a permis de réduire de plusieurs centaines de mètres le réseau d’assainissement, limitant le temps de séjour des effluents et supprimant les problèmes de dégagement de sulfure d’hydrogène (H2S). En effet, la localisation d’une station d’épuration dans une petite collectivité peut poser des problèmes particuliers. Les débits étant faibles, l’éloignement de la station jusqu’aux zones habitées entraîne un temps de séjour important dans le réseau et l’apparition d’H2S. Même avec une faible quantité d’effluents, les concentrations en H2S peuvent être élevées et à l’origine de nuisances olfactives ou d’une détérioration prématurée des réseaux.C’est la principale force des disques biologiques qui s’intègrent dans des espaces réduits sans risques de nuisances visuelles, olfactives ou sonores. C’est ainsi que dans le hameau de La Ronde Haye, dans la Manche, constitué d’une vingtaine de maisons réparties le long des deux principales routes, une station par disques biologiques de 60 EH a pu être placée à l’intersection des deux routes, au cœur du village. Cette solution exploitée directement par le maire et son adjoint avec l’assistance du Satese a permis d’économiser 800 mètres de canalisations via un réseau de collecte ultracourt de 325 mètres.