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EAU

Assainissement : lumière sur les lits de séchage plantés de roseaux

PUBLIÉ LE 2 JUIN 2017
LA RÉDACTION
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Petit cousin du filtre planté de roseaux (FPR), le lit de séchage planté de roseaux (LSPR) pour le traitement des boues est resté plutôt confidentiel. Pourtant, la filière est étudiée depuis les années 1990 en France. Les lits plantés de roseaux sur lesquels sont épandus les boues permettent de stabiliser et de les minéraliser avant un curage tous les 8 à 10 ans. Une solution intéressante si la station dispose d'espace libre et peut valoriser localement ses boues. Aujourd'hui, on estime que 500 stations d'épuration sont équipées en France. A Mèze, dans l'Hérault, la plus grande Step à employer cette technologie pour sécher ses boues dispose d'une capacité de 27 000 EH. « On pense généralement que cette technologie est réservée aux petites stations. Mais il faut de nombreux lits avec des compartiments. C'est donc économiquement moins avantageux pour des petites stations. Au Danemark, où la technologie est très développée, on installe des lits pour des stations jusqu'à 250 000 EH », explique Pascal Molle, chercheur à Irstea qui a participé au premier guide de dimensionnement et de gestion paru fin 2013. Il s'agissait de combler un vide scientifique. Jusqu'à maintenant, la filière n'avait pas le vent en poupe car les exploitants n'obtenaient pas les résultats escomptés faute de recommandations claires pour le dimensionnement et l'exploitation. Extensive, cette technique nécessite de l'espace - environ 0,25 m²/EH - mais moins que le FPR qui nécessite en moyenne 2 m² par EH. Il n'existe pas d'analyse comparative précise des coûts mais pour Pascal Molle, si l'investissement est plus conséquent que pour un traitement classique, l'exploitation est moins coûteuse. « Avec un filtre presse, le process technique est compliqué à gérer. Le LSPR facilite les tâches au quotidien », précise-t-il. Même constat pour Olivier Réveillard de Veolia eau, en charge de l'exploitation de la Step à boues activées de 13 000 EH d'Andancette dans la Drôme. Elle est équipée de 8 lits de séchage depuis 2004. « Cela ne consomme pas d'énergie, peu de main d’œuvre et il n'y aucun transport de boues à gérer au quotidien », résume-t-il. La gestion se rapproche du FPR mais sans faucardage des roseaux. Après une alternance de périodes d'alimentation et de repos, les lits sont curés tous les 8 à 9 ans. « Avant le curage, il y a une période de repos prolongé pour pousser la siccité et stabiliser les boues », avance Pascal Molle. Contrairement à un séchage de boues classique, cette technologie permet de minéraliser et de stabiliser les boues et atteindre entre 25 et 40 % de siccité, ce qui réduit le volume à évacuer de 50 %. « C'est pour cela qu'il est fondamental d'avoir un nombre de lits suffisants, afin d'en laisser reposer une partie et ainsi permettre la minéralisation de la matière organique. Avant de curer, nous n'alimentons plus le lit pendant un an. Cela nous permet d'atteindre environ 40 % de siccité », détaille Olivier Réveillard. Le percolat ou filtrat issu du drainage des boues est ensuite renvoyé en tête de station. Comme pour les FPR, il faut néanmoins faire attention à l'origine des effluents car une pollution par des métaux lourds peut mettre en péril plusieurs années de production de boues en contaminant le lit de séchage. Cette solution peut aussi s'avérer intéressante pour traiter les matières de vidange en particulier dans des zones où il existe peu de solutions pour le dépotage. Une petite dizaine d'installations de ce type existent en France en particulier celle de Nègrepelisse dans le département du Tarn-et-Garonne. « Seule la station de Montauban était équipée pour recevoir les matières de vidange, il s'agissait donc de doter la partie nord-est du département d'un équipement novateur peu coûteux en termes d'exploitation, permettant une intégration paysagère et réduisant l'impact sur le milieu récepteur notamment en période estivale », explique Thomas Bel, directeur des services techniques de la communauté de communes Quercy Vert-Aveyron. Sur la commune qui accueillait déjà une step de 4000 EH en FPR, huit lits de séchage ont été installés permettant de traiter 11 000 m3 de matière de vidange par an. Le percolat issu du séchage des boues est ensuite envoyé dans un filtre planté pour être traité. Mais la collectivité est allée plus loin dans l'innovation. L'hiver, le percolat traité est envoyé dans les lagunes de la Step voisine, à moins de 100 mètres, avant rejet dans le milieu. L'été, il sert à irriguer 3,2 hectares de plantation de peupliers et d'eucalyptus destinée à produire du bois énergie alimentant une chaufferie. « Du coup il n'y a aucun rejet dans le cours d'eau », ajoute Thomas Bel. Pour cette opération expérimentale, la collectivité s'est entourée de l'Irstea avec un financement de l'agence de l'eau Adour-Garonne pour mettre en place des techniques d'irrigation et réaliser un suivi scientifique rigoureux. L'installation a été mise en place en 2014 et les résultats sont déjà concluants tant pour le traitement des boues que pour l'apport nutritif du percolat aux plantations. De quoi donner un nouvel essor à cette technologie. Pauline Rey-Brahmi 
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