REUT et stockage de l'eau font partie des solutions préconisées par la FP2E et l'Apca. Crédit : Pixabay/A. Audet.
Maximilien Pellegrini, président de la FP2E, et André Bernard, vice-président de l’APCA, ont échangé, le 9 décembre, sur l’eau et sa meilleure répartition sur fond de négociations du Varenne agricole. Au menu, la REUT que la FP2E espère développer pour mieux répartir la ressource et aider le monde agricole à faire face au dérèglement climatique.
Avec 0,8 % de réutilisation des eaux usées, la France affiche en effet une marge de progression importante sur cette technique en regard de l’Italie avec ses 10% et l’Espagne qui grimpe à 15%. Maximilien Pellegrini, président de la Fédération des entreprises de l’eau (FP2E), ouvre cet échange sur ce constat.
Au cœur de la troisième thématique, la plus sensible, portant sur « le partage d’une vision raisonnée des besoins et de l’accès aux ressources en eau mobilisables pour l’agriculture sur le long terme », l’eau pousse toutes les parties prenantes à se mobiliser pour proposer des axes de travail. « Avec les eaux usées, nous produisons aujourd’hui des ressources. On arrive à récupérer des microplastiques, du phosphore. On est capable de traiter les eaux, d’améliorer son usage et de lui redonner une utilisation, ce qui pourrait être le cas pour l’irrigation, constate Maximilien Pellegrini. Mais un des leviers est de faire évoluer la réglementation de manière à ce que le coût soit adapté aux usages et le modèle intégré aux plans territoriaux de gestion de l’eau. »
Une capacité de stockage de 4 à 5% Plus circonspect sur cette technique qui n’est pour lui qu’une partie de la solution et qui « ne peut pas suffire à combler tous les usages », André Bernard présente les progrès faits par les agriculteurs grâce à des outils modernes. La surveillance des cultures, de meilleures techniques de culture, l’irrigation raisonnée, mesurée par des capteurs, permet de limiter les besoins. « L’eau utilisée par les agriculteurs est de l’ordre de 3,8%, mais avec une capacité de stockage de 4 à 5%, la ressource n’est pas assez sécurisée », précise le vice-président de l’APCA. «La recherche génétique doit être poursuivie afin d’adapter les espèces végétales au dérèglement climatique. Des aménagements peuvent être conçus pour stocker la ressource et adapter les ouvrages à de multi-usages», poursuit-il.
Des solutions locales, en phase avec les territoires Alors que le Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique touche à sa fin, apporter une réponse globale est-elle possible ? Pour Maximilien Pellegrini, les solutions sont avant tout locales, en phase avec les territoires. Les récentes manifestations de différents syndicats agricoles montrent que ce secteur est loin d’être uniforme et que les préconisations apportées par les groupes de travail ne seront peut être pas la seule adaptation nécessaire pour faire face aux grands enjeux de la raréfaction et du partage de la ressource, tout en assurant les besoins alimentaires de la population.