Le génie végétal permet de lutter contre l'érosion. Le Crédit : Pierre-André Frossard.
Portée par la Fondation Grenoble INP grâce au mécénat du groupe Artelia, la chaire d’excellence Oxalia porte sur des recherches autour de la dynamique des écoulements multiphasiques, un écoulement d’eau en présence de particules solides ou de bulles d’air, qui contrôlent l’érosion des rivières et du littoral, en particulier autour des structures hydrauliques et côtières. Elle élargit ses recherches sur le génie végétal.
Après deux années de fonctionnement, Artelia souhaite en élargir le projet scientifique en y intégrant une thèse sur les ouvrages en génie végétal (solution basée sur la nature), afin de mieux protéger l’affouillement des méandres des rivières. Cette thèse, menée par Natacha Fructus, sera encadrée au sein de l’unité de Grenoble du centre Lyon-Grenoble-Auvergne-Rhône-Alpes de l’Inrae. Le programme de cette chaire, initialement prévu pour une durée de 4 ans, est prolongé de 2 ans (2021/2027).
De nombreux avantages L’affouillement, un type particulier d’érosion, se manifeste par une dépression localisée du lit de la rivière au niveau des berges ou des infrastructures, par exemple au niveau des piles de ponts. Ce phénomène n’est pas seulement observé autour de ces structures, mais il est aussi courant dans les méandres des rivières, c’est-à-dire leurs courbures, et se produit spécifiquement sur leurs sections extérieures. Afin de protéger les berges, les ouvrages de génie végétal présentent plusieurs avantages par rapport aux ouvrages de génie civil : ils favorisent la biodiversité, apportent ombrage et fraîcheur, sont souvent plus économiques et peuvent, selon les conditions, être mécaniquement aussi résistants que les ouvrages en génie civil.
Etablir des préconisations L’objectif de la thèse de Natacha Fructus est de répondre au manque de connaissances en matière de dimensionnement des ouvrages : « Ma thèse consiste à comprendre comment les structures racinaires des plantes, combinées à des techniques de génie végétal (structure en bois mort par exemple), peuvent contribuer au maintien et à la structure de la berge, notamment dans sa partie immergée. Il s’agit en particulier d’étudier le lien entre la profondeur d’affouillement et la végétalisation des berges en combinant retours d’expérience, une étude physique sur modèle réduit et de la modélisation numérique. J’espère ainsi aboutir à des préconisations pour le dimensionnement des ouvrages en génie végétal et ainsi faciliter sa mise en œuvre. »
8 écoles, 39 laboratoires et 8.300 étudiants La chaire d’excellence industrielle est adossée au Laboratoire des écoulements géophysiques et industriels (LEGI) et à Grenoble INP - Ense3, UGA, l’école d’ingénieur des transitions, spécialisée dans l’énergie, l’hydraulique et l’environnement. Depuis 2010, la Fondation Grenoble INP a pour mission de soutenir l’ambition et le développement des 8 écoles, 39 laboratoires et 8.300 étudiants ingénieurs managers que regroupe Grenoble INP, Institut d’ingénierie et de management de l’Université Grenoble Alpes.