D’après une étude publiée par l’initiative Energy Union Choices ce mercredi 20 juin, la baisse des coûts des énergies renouvelables et la maîtrise des consommations d’énergie pourraient permettre à la France de réduire la part du nucléaire à moins de 50 % d’ici 2030, et de sortir du charbon d’ici 2022.
La France pourrait « accélérer fortement le déploiement des énergies renouvelables solaires et éoliennes et parallèlement réduire ses capacités nucléaires d’environ un tiers d’ici 2030, sans renoncer à fermer ses centrales à charbon d’ici 2022, et en réduisant les émissions de CO2 du secteur électrique », selon une étude publiée ce 20 juin par Energy Union Choices. Celle-ci démontre que la baisse des coûts des énergies renouvelables et de leurs technologies va engendrer un bouleversement de « l’équation économique du secteur électrique européen ». Ainsi, Energy Union Choices estime que pour l’avenir du système électrique français, il s’agirait de tirer partie de la baisse rapide des coûts des technologies renouvelables, du pilotage des consommations et de la coopération transfrontalière.
L’étude développe un « scénario d’opportunité » dans lequel les énergies renouvelables représentent 51 % de la production électrique française à l’horizon 2030, « avec 37 % de solaire et d’éolien ». La part du nucléaire serait réduite à moins de 50 % du mix électrique. « A noter que malgré la fermeture des centrales à charbon d’ici 2022 comme annoncé par le gouvernement, le scénario d’opportunité prévoit un recours au gaz très limité (2,3% du mix en 2030), le besoin de flexibilité étant largement couvert par le pilotage et les interconnexions, avec à la clé une réduction des émissions du secteur électrique de 61% par rapport au niveau de 1990, et une empreinte carbone moyenne réduite à environ 23 grammes de CO2 par kWh produit, contre 40 actuellement », est-il précisé. Enfin, dans ce scénario, la France conserverait un solde exportateur, « avec 81 TWh d’exportations nettes en 2030, soit 14 % de la production ».
Des pistes pour la révision de la PPE
Anne Bringault, coordinatrice pour la transition énergétique au Réseau Action Climat (RAC) et au Cler-Réseau pour la transition énergétique, estime que « cette étude démontre le formidable potentiel de développement des énergies renouvelables et l’opportunité ainsi offerte de fermer à la fois les centrales à charbon françaises et des centrales nucléaires. La PPE devra intégrer ces nouveaux éléments pour faire enfin un choix clair pour notre futur ». A dix jours de la fin du débat public sur la révision de la PPE, les ONG s’inquiètent en effet de voir le gouvernement « faire fausse route » sur l’avenir du système électrique français, notamment en retardant la sortie du nucléaire.