Ce vendredi 23 novembre, l’Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE) a présenté les résultats de ses travaux : trois ménages sur 10 se restreindraient sur le chauffage et un ménage sur 10 rencontre des difficultés à payer ses factures d’énergie.
« L’ONPE publie à partir de cette année un indicateur basé sur le taux d’effort énergétique annuel, qui permet une évaluation de la précarité énergétique en 2017 et vient ainsi compléter les données fournies par l’Enquête Nationale Logement, actualisée tous les sept ans », annonce l’ONPE ce vendredi 23 novembre. Cet indicateur correspond au nombre de ménages pauvres et modestes « qui consacrent plus de 8 % de leur revenu pour payer la facture énergétique du logement », est-il précisé. En 2017, ces ménages représentent environ 12 % de l’ensemble des ménages, « soit 3,3 millions de ménages ou 6,7 millions de personnes », est-il détaillé.
Augmentation des impayés d’énergie
Depuis 2013, la précarité énergétique aurait donc légèrement diminué et est passée de 14,5 % à 11,6 % : « Le principal facteur de ce recul est lié à la météo (l’hiver 2013 a été particulièrement rigoureux et en 2017, plus doux que la moyenne observée depuis 30 ans) », précise l’ONPE.
L’Observatoire rappelle que selon le Secours Catholique, le montant médian des impayés a augmenté en 2017, pour atteindre 789 euros. « Depuis dix ans il a augmenté de 189 euros, ce qui est préoccupant », s’inquiète l’ONPE. En 2017, environ 544.000 ménages ont subi une intervention d’un fournisseur d’énergie suite à des impayés.
L’Est et le Centre de la France particulièrement impactés
A noter que la région Grand-Est a le plus fort taux de précarité énergétique calculé par l’ONPE. Elle est suivie par la Bourgogne-Franche-Comté, les Hauts-de-France, l’Auvergne-Rhône-Alpes, la Normandie, le Centre-Val de Loire et la Bretagne. Les régions les moins impactées sont les régions Paca, l’Ile-de-France et la Corse. « Ces différences sont liées d’une part à des raisons météorologiques, d’autre part à des différences territoriales de distribution de revenus et de parcs de logements », explique l’Observatoire.
Ainsi, l’ONPE s’engage à suivre l’évolution de l’indicateur de précarité énergétique ainsi que le ressenti du froid, à partir d’enquêtes annuelles. « En 2018, l’ONPE s’appuie sur le baromètre Énergie-Info réalisé par le Médiateur national de l’énergie auprès d’un échantillon de 1.500 personnes qui interroge les ménages selon la même formulation que l’enquête Logement », est-il précisé.