En 2018, les pays du G20 ont vu leur consommation d’énergie augmenter de 2,1% et leurs émissions de CO21 de 1,7%, conclut Enerdata ce mardi 28 mai. Dans son nouveau bilan énergétique mondial, le bureau d’étude souligne que la croissance économique reste stable (+3,8%) dans les pays du G20, qui affichent néanmoins un niveau record de consommation énergétique. Dans l’Union européenne, les consommations d’énergie ont un peu diminué, mais cette baisse est compensée par une hausse de celles des Etats-Unis et des pays non membres de l’OCDE. « La consommation énergétique des USA a fortement augmenté, ce qui peut s’expliquer par les conditions climatiques extrêmes auxquelles ils ont été soumis, dont l’hiver très froid qui a demandé beaucoup de chauffage », explique le président d’Enerdata, Pascal Charriau. Par ailleurs, il semblerait que « le développement économique se fasse de façon énergivore : même si on observe un léger gain d’intensité énergétique, l’efficacité énergétique n’est pas améliorée », souligne-t-il.
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Encore loin des objectifs de l’Accord de Paris ?
Du côté des émissions de CO2, le bilan de 2018 n’est pas non plus positif : +1,7% d’émissions chez les pays du G20. « Les pays non-OCDE voient leurs émissions augmenter de 2,5% et représentent 57% des émissions totales des pays du G20, avec une forte hausse en Inde, en Russie et en Chine », indique Pascal Charriau. « Les pays membres de l’OCDE voient quant à eux leurs émissions de CO2 augmenter de 0,4%, du fait des Etats-Unis principalement, où une croissance forte est constatée, contrairement à l’Union européenne, qui témoigne d’une baisse des émissions notamment due à la faible demande énergétique en Allemagne et à la décarbonation du mix énergétique français », poursuit-il. Afin d’atteindre les objectifs de l’accord de Paris, il s’agissait en 2015 de réduire les émissions annuelles du G20 de 2,9% par an jusqu’en 2050. « Trois ans plus tard, nous sommes toujours au même niveau d’émissions de CO2, donc le pourcentage annuel de réduction nécessaire passe désormais à 3,3% », se désole le président d’Enerdata.
L’Union européenne sur la bonne voie
Plus particulièrement dans l’Union européenne, la consommation d’énergie a diminué de 1,1% et les émissions de CO2 ont également diminué de 2,5%. « C’est mieux que l’année 2017, où les émissions de l’UE avaient augmenté de 1,3% », se réjouit Morgan Crenes. Ceci s’explique notamment par des conditions climatiques favorables et une production hydroélectrique efficace, mais aussi grâce à l’amélioration globale de l’efficacité énergétique, la hausse du prix du CO2 ou encore la sortie progressive du charbon. « Seule la Pologne voit sa production et consommation de charbon augmenter en 2018 », précise le responsable Market Reaserch d’Enerdata. « L’objectif de 20% d’énergies renouvelables dans le mix énergétique européen devrait être atteint en 2020, il faudra cependant plus d’efforts pour atteindre l’objectif de 32,5% à l’horizon 2030 », conclut-il.
1 : Emissions de CO2 liées à la combustion d’énergie seulement.