Onze gestionnaires européens d’infrastructures gazière de neuf Etats membres, dont Teréga et GRTgaz pour la France, ont présenté un plan « de création d’une dorsale hydrogène au niveau européen ». Dominique Mockly, président et directeur général de Teréga, explique que « ce réseau européen pour transporter l’hydrogène permettrait à l’Europe d’atteindre la neutralité carbone en 2050, en s’appuyant sur les infrastructures gazières existantes, minimisant ainsi le coût de la transition énergétique pour le consommateur final ».
Les infrastructures existantes des opérateurs Teréa, Enagàs, Energinet, Fluxy Belgium, Gasunie, GRTgaz, NET4GAS, OGE, Ontras, Snam et Swedegas, « peuvent être adaptées pour transporter l’hydrogène à un coût abordable », soulignent les gestionnaires de réseaux de gaz.
« L’étude prévoit l’apparition progressive d’un réseau européen à partir de 2025, pour constituer un réseau de 6.800 km d’ici 2030, reliant différentes vallées de l’hydrogène en Europe », précise Teréga dans un communiqué. En 2040, les opérateurs espèrent que ce réseau atteigne 23.000 km, « constitué à 73% de canalisations existantes de gaz naturel converties pour accueillir de l’hydrogène pur et de 25% de nouvelles canalisations », est-il détaillé. « A terme, deux réseaux de transport de gaz parallèles et complémentaires pourraient ainsi émerger en Europe : un réseau dédié au transport de l’hydrogène et un réseau pour le transport du (bio)méthane », ajoute Teréga.
La création de ce réseau a un coût estimé entre 27 et 64 milliards d’euros, « un coût bien inférieur à celui d’un réseau entièrement neuf et modeste au regard des coûts globaux à consentir pour le développement de la production et des usages de l’hydrogène bas-carbone et renouvelable ». L’étude détaille que « le coût moyen est estimé entre 0,09 et 0,17 euros par kg d’hydrogène pour 1.000 km, permettant de transporter l’hydrogène sur de longues distances à moindre coût en Europe ».