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ÉNERGIE

Des vents contraires pour le projet éolien offshore au large d’Oléron

PUBLIÉ LE 4 MAI 2022
A.A
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Des vents contraires pour le projet éolien offshore au large d’Oléron
La CNDP formule 15 recommandations à destination des maîtres d'ouvrage du projet. Crédit : Pixabay
Aucun consentement de la population locale ! À l’issue de cinq mois de consultation, la Commission nationale du débat public (CNDP) recommande à l’État de reconsidérer la zone d’implantation du parc éolien au large d’Oléron (Nouvelle-Aquitaine).

La population locale rejette le projet d’éoliennes en mer au large de l’île d’Oléron. « Aucun consentement, même sous de sévères conditions touchant l’environnement et la pêche, n’est envisageable dans la zone d’étude initiale de 300 km2, voire dans la zone élargie, et inenvisageable dans la zone du Parc Naturel Marin », conclut la CNDP dans son compte rendu de la concertation publique. Et pour cause ! une insuffisance des connaissances sur les impacts potentiels du projet et son incompatibilité avec la préservation de l’écosystème assurée par les classements en aires marines protégées au niveau européen. Partant de constat, la Commission formule 15 recommandations à destination des maîtres d’ouvrage du projet.

Pour atteindre son objectif de 40 % d’énergies renouvelables d’ici 2030, le gouvernement a jeté son dévolu sur la façade Sud-Atlantique. Il lance un projet de parc éolien offshore d’une puissance comprise entre 0,5 et 1 GW pouvant s’implanter dans une zone de 300 km² au large de l’île d’Oléron et envisage « dès à présent la construction d’un second parc, d’une puissance pouvant aller jusqu’à 1 GW », au large de la Charente-Maritime. Avant d’entrer dans une phase concrète du projet, un débat public s’est tenu du 30 septembre jusqu’à 28 février 2022.

Conclusions ? Le débat public a fortement questionné le choix de la zone et à sa capacité à atteindre les objectifs « zéro carbone » en 2050. « Plus inquiétant est le questionnement de la crédibilité même de ces objectifs que certains ont qualifié d’irréalistes », ajoute la Commission. Parmi les termes employés dans le compte rendu : « Il ne restait rien de l’héritage prétendument consensuel » ; « Les publics ont lu la saisine comme un imbroglio » ; « Le choix de la zone préférentielle est vécu comme un casus belli » ; « Les publics n’ont, ni compris, ni admis que la maîtrise d’ouvrage puisse seulement oser proposer une localisation dans un espace dont la richesse et la fragilité sont reconnues par sa classification en Zone Natura 2000. »

Autre enseignement clé de ce débat, l’émergence de l’argument de la sobriété : « Comme les deux derniers débats publics – en Méditerranée et sur le projet de parc photovoltaïque en Nouvelle-Aquitaine, Horizéo – la nécessité de moyens de production électrique supplémentaires a été remise en question au nom de la sobriété », peut-on lire dans le bilan.

Quelques recommandations

Tenant compte de ces résultats issus du débat public, la CNDP « a acquis la conviction que l’espoir d’un « consentement sous conditions » rassemblant les publics ne peut s’imaginer sans le glissement plus loin en mer du projet actuel ».

De ce fait, et dans l’hypothèse où la maîtrise d’ouvrage poursuivra le projet, la Commission fait part de ses 15 recommandations parmi lesquels : nécessité d’éloignement de l’implantation d’éoliennes au-dessous d’une trentaine de kilomètres du littoral d’Oléron ; d’éviter les zones écologiquement les plus sensibles ; une concertation post débat avant l’implantation précise du parc éolien ; création d’un groupe de travail réunissant scientifiques et parties prenante pour entamer une réflexion autour de la démarche « Éviter, Réduire, Compenser » en milieu marin ; et d’éclairer les publics sur le nombre de parcs ou la puissance maximale que la zone d’étude sera susceptible d’accueillir.

Quant à l’activité halieutique, les pêcheurs « ne croient pas à la possibilité de pêcher dans les parcs, au regard des règles de sécurité, des différentes pratiques de pêche et l’absence d’expériences considérées comme probantes à l’étranger ». Dans ce cas, la commission préconise que l’activité soit une obligation du cahier des charges et que les autorités étatiques prennent des engagements fermes. « Dans le cas contraire, il conviendra de préciser les obstacles qui s’opposent à de telles garanties ».

Après ce compte rendu, les porteurs de projet (l’Etat et RTE) auront jusqu’au 28 Juillet prochain pour rendre leur décision.
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