GRTgaz, au côté de l’opérateur de réseau allemand Creos, a confirmé le 10 avril la décision d’investissement pour la mise en oeuvre du projet mosaHYc, premier réseau de transport d’hydrogène mutualisé, qui reliera la France et l’Allemagne.
Les investissements représentent au total 110 millions d’euros : 40 millions pour GRTgaz en région Grand Est et 70 millions d’euros pour Creos Deutschland Wasserstoff, dans la Sarre.
Un premier client sidérurgiste, Rogesa, entreprise du groupe SHS, situé à Dilingen (Allemagne) a réservé 80 % de la capacité, soit jusqu’à 50.000 tonnes d’hydrogène par an (l’équivalent de presque 2 TWh), afin d’alimenter son nouveau procédé de production d’acier bas carbone : le projet Power4Steel. Le sidérurgiste sera ainsi relié à un producteur d’hydrogène de de son choix, situé le long du tracé de l’hydrogénoduc - qui passera par Völklingen, Saint-Avold, Carling, Bouzonville, Perl (à la frontière Luxembourgeoise), Saarlouis et Dillingen. Cinq producteurs y sont présents : trois en France (Verso Energy, Gazel Energie, H2V) et deux en Allemagne (RWE et Iqony).
La mise en service de l’infrastructure est prévue au deuxième semestre 2027.
Transformation du réseau de gaz existant
Sur les 90 kilomètres de l’hydrogénoduc, 70 kilomètres proviendront d’une conversion des canalisations existantes de gaz naturel. Si les canalisations sont conservées à l’identique, il est néanmoins nécessaire de remplacer des éléments non compatibles, comme les compteurs, ou les vannes.
La reconversion permet une « division des coûts d’investissement par deux » par rapport à la construction d’un réseau hydrogène neuf, explique en conférence de presse Anthony Mazzenga, directeur développement de GRTgaz. De plus, sans reconversion, il aurait fallut « inerter » ou « démanteler » le réseau, ajoute-t-il, ce qui aurait induit des coûts supplémentaires.
Reste que l’hydrogène modifie les propriétés de l’acier, ce qui peut fragiliser les canalisations. Des ajustements dans l’exploitation de l’infrastructure a donc été prévue, avec notamment une réduction de la pression de 70 bars à 30 bars, permettant de « rester dans la sécurité » tout en répondant « au besoin », détaille Anthony Mazzenga. La dimension R&D du projet, concernant la reconversion du réseau, a été soutenue jusqu’à 7,6 millions d’euros par l’Etat, dans le cadre de France 2030, via l’Ademe.
Le réseau est amené à se développer : il offrira la possibilité de raccorder d’autres producteurs et consommateurs.
Le projet, aux côtés de 4 autres menés par GRTgaz (Y-FEN, RHYn, DHUNE et WHHYN - voir ci-dessous), ainsi que le projet BarMar au sein du consortium H2Med, ont officiellement obtenu le 28 mars la labellisation " Projet d’Intérêt Commun" (PIC) de l’Union européenne. Ce label ouvre l’accès à des financements du fonds CEF (Connecting Europe Facility).
Projets menés par GRTgaz