POUR
Adrien Zeller
Président de la Région Alsace
« La redevance poids lourds n'a pas pour objet de pénaliser le transport routier, mais d'en internaliser les coûts. Les transporteurs routiers ne peuvent pas parler de distorsion de concurrence en la matière. Car, d'une part, cette taxe existe déjà dans d'autres pays européens, en Allemagne, en Suisse et en Autriche par exemple, et, d'autre part, elle s'appliquera à tous les poids lourds en transit national et international. En revanche, il me paraît légitime d'exempter le trafic local, forcément routier. Tout comme on peut imaginer des redevances variables selon les régions pour tenir compte des réalités locales. L'Alsace par exemple est directement touchée par la redevance allemande, qui reporte sur ses routes les camions qui veulent y échapper. Quant au report sur les transports alternatifs, il ne se fera que si l'offre est compétitive. Et là, une réforme de la SNCF s'impose.»
CONTRE
Jean-Paul Deneuville
Délégué général de la Fédération nationale des transports routiers
« Cette redevance n'est pas une taxe environnementale ; elle n'est instaurée que pour remplir les caisses d'un État impécunieux qui en privatisant les autoroutes s'est privé d'un milliard d'euros de péages. Cette taxe ne concernera pas les autoroutes à péage, utilisées par les transporteurs étrangers, mais les nationales, empruntées par les transporteurs français sur de moyennes distances pour lesquelles le report sur du ferroviaire ou du fluvial est impossible. Pour être efficace, une taxe ne doit pas être diluée dans la négociation du contrat de transporteur à donneur d'ordres, ce qui ouvrirait la voie au low cost. Pour réduire les émissions de CO2, la FNTR plaide plutôt pour une réduction des consommations, c'est-à-dire de la vitesse. »