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MOBILITÉ

Comment introduire le vélo de fonction ?

PUBLIÉ LE 1er AVRIL 2010
LA RÉDACTION
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Depuis maintenant quatre ans, Florian Jutisz et quelques collègues motivés se réunissent chaque mois - bénévolement - pour encourager les 450 employés et sous-traitants de Motorola Toulouse à enfourcher un vélo, de fonction ou privé. Création d'un parc de stationnement couvert et sécurisé, d'un espace libre-service à l'accueil (kit réparation, protège-pluie, cadenas...) et d'un atelier d'entretien gratuit, de vestiaires avec douches et casiers ou encore d'un système informatique de réservation, les initiatives ne manquent pas. « Dès le départ, la direction a été très favorable à notre démarche », tient à souligner Florian Jutisz, ingénieur électronique et responsable du plan de déplacement d'entreprise (PDE) chez Motorola Toulouse. Des salariés motivés et une direction à l'écoute : deux ingrédients indispensables pour que ça roule ! La mise en place des PDE n'ayant pas de cadre réglementaire, « elle repose avant tout sur une relation de confiance entre salariés et employeur », précise Pascale Poblet, chef de projet PDE chez STMicroelectronics Grenoble, une pionnière dans le domaine. Pourtant, certaines entreprises préfèrent formaliser les engagements des parties prenantes par l'élaboration d'une charte de bonnes pratiques, sécurisante, visant à garantir l'entretien régulier des vélos ou encore la formation du salarié pour la conduite en ville. Acquérir quelques cycles pour l'entreprise est facile et relativement peu onéreux - comptez en moyenne 300 euros pour l'achat d'un vélo classique et 50 euros d'entretien annuel. En revanche, garantir l'intégration réelle de ce mode de locomotion relève de l'ascension du Tourmalet ! Construire des espaces de stationnements abrités et de plain-pied, proposer au salarié du matériel de rechange, « tout doit être pensé pour éliminer les freins psychologiques et matériels susceptibles de décourager », explique Florian Jutisz. Lui-même dispose de ressources informatiques et d'un espace d'affichage à la cafétéria pour communiquer avec ses collègues. « Une fois par mois, en lien avec l'organisation Bus Cyclistes, un convoi part à heure fixe d'un point donné pour guider les néophytes, leur proposer le meilleur itinéraire pour venir travailler », explique ce passionné de la petite reine. Trois jours par an, un technicien se déplace sur site pour assurer l'entretien des bicycles. Des initiatives qui ont prouvé leur efficacité : « Entre 2005 et 2007, l'usage du vélo a progressé de 85 % », se félicite l'ingénieur. Bien sûr, cela suppose une distance domicile-travail et des conditions météorologiques acceptables. « Hiver comme été, entre 10 et 20 % des salariés utilisent ce mode de déplacement », poursuit-il. Mais tout le monde ne dispose pas d'un Florian Jutisz dans son entreprise... Heureusement, des solutions existent. Des sociétés de conseil et de service comme Itinéraire Bys, qui regroupe des opérateurs de transport public et des prestataires de transport spécialisé en mobilité douce, accompagnent les entreprises et les collectivités dans la mise en place des PDE vélos. Pour convaincre les salariés, elles proposent des journées d'essais. À Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes), Élise Jehl, la fondatrice d'Itinéraire Bys, se souvient d'avoir fait tester aux agents de la municipalité des vélos à assistance électrique pendant une semaine : « Sans cette opération, l'enquête de mobilité visant à évaluer l'intérêt du personnel à pratiquer le vélo n'aurait certainement pas donné de résultats aussi encourageants », précise-t-elle. Les consultants aident les entreprises à démarrer plus rapidement un projet grâce à leur expérience. Mais pas seulement : « Nous apportons un regard extérieur, libre de tout préjugé et donc plus créatif », souligne Élise Jehl. Leur bonne connaissance du tissu local et leurs contacts avec de nombreux partenaires « permettent à l'entreprise ou à la collectivité de n'avoir qu'un seul interlocuteur », explique-t-elle. Ainsi, dans le cadre du plan de déplacement interentreprises du Grand Lyon, la petite commune vallonnée de Saint-Fons (Rhône) a décidé d'acquérir cinq vélos de service à assistance électrique. Vélogik, spécialisé dans l'offre de solutions vélo pour les entreprises et les collectivités, gère le dispositif. « Dans les communes de taille réduite, il est plus pratique de faire appel à ce type de prestataire, car nous sommes peu nombreux », explique Heraldo Bocaz, responsable des déplacements urbains à la mairie de Saint-Fons. Ces sociétés proposent également d'apprendre à certains salariés - formation « relais mobilité » d'Itinéraire Bys - à contacter eux-mêmes les différents prestataires, à réparer les vélos de leurs collègues ou encore à les aider à trouver le meilleur itinéraire. Souvent, l'employeur n'achète que quelques vélos de fonction pour commencer, comptant surtout sur le développement de l'usage du vélo privé. Côté coût, l'investissement lié à la mise en oeuvre d'un plan vélo n'est pas élevé. Chez Motorola Toulouse, où le comité d'entreprise finance la totalité du dispositif, ce coût s'élève à 2 400 euros par an. Et si les aides à l'achat des vélos n'existent plus, les entreprises peuvent encore bénéficier de subventions de l'Ademe ou du conseil régional dans le cadre de la réalisation des enquêtes de mobilité ainsi que pour des opérations mutualisées ou jugées exemplaires.
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