Hélène Devillers, directrice générale d'Atmo Nord-Pas-de-Calais Méticuleuse Nos bureaux ont été réaménagés en 2009 et un soin particulier a été apporté à la qualité de l'air intérieur. Peintures, colles, cloisons modulaires en laine de chanvre, VMC adaptée selon l'usage des pièces et mobiliers ont été choisis avec soin. Chaque bureau dispose d'une fenêtre avec recommandation de l'ouvrir chaque jour. La photocopieuse est dans une pièce à part, avec fenêtre également. Nous avons travaillé aussi sur les produits d'entretien, tous écolabellisés. J'ai transposé ces bonnes pratiques chez moi et je sensibilise mon entourage au fait que nous passons 80 % de notre temps à l'intérieur. l Andrée Buchmann, présidente de l'Observatoire de la qualité de l'air intérieur Nature Le B.A.-BA de la qualité de l'air intérieur, c'est l'aération ! Je fais comme ma mère et ma grand-mère, j'ouvre les fenêtres, que ce soit chez moi, au bureau ou à l'hôtel. Chez moi, tous mes meubles sont en bois non traité et mon sol en terre cuite. Je n'utilise aucun produit chimique et j'ai veillé quand j'ai fait des travaux à n'utiliser que des produits naturels. Mais si le choix existe aujourd'hui, il est beaucoup plus difficile de trouver les artisans qui savent les utiliser et sont prêts à changer leurs habitudes. l Jérôme Coquelet, DG d'Air sûr, bureau d'études et d'expertise de la qualité de l'air intérieur Sélectif À Paris, notre siège social est dans un immeuble HQE. Nous y avons fait des mesures de la qualité de l'air intérieur qui ont montré que le bâtiment jouait bien son rôle protecteur, notamment sur les particules fines émises par le passage des trains tout proches. Personnellement, je déménage à Aix-en-Provence pour ouvrir notre deuxième bureau. J'ai fait peu de travaux dans cette maison ancienne. Je reconnais que j'ai essentiellement veillé à une bonne ventilation dans toutes les pièces. J'ai aussi un système de traitement d'air, mais je ne le mets en route que quand j'invite des fumeurs. l Suzanne Déoux, médecin, expert santé-bâtiment Vigilante Le plus gros polluant, c'est le tabac. Il est donc interdit chez moi. On pourrait s'inspirer en France de ce que j'ai vu au Canada : un panneau « Bâtiment certifié Leed, prière de fumer à plus de 7,50 m des prises d'air ». Récemment j'ai fait des travaux chez moi et je me suis amusée à mesurer la qualité de l'air tout au long du chantier. Et, finalement, ce que je croyais mineur comme un joint d'étanchéité génère des émissions impressionnantes pendant plusieurs jours. C'est dire que la ventilation est importante. Il faut ouvrir les fenêtres tous les jours et vérifier régulièrement le fonctionnement des équipements de ventilation. l Laurence Galsomiès, docteur en sciences de l'environnement au service évaluation qualité de l'air de l'Ademe Détendue J'habite à Paris dans un appartement ancien que j'ai rénové il y a une douzaine d'années. À l'époque, l'étiquette environnementale sur les produits comme les peintures n'existait pas malheureusement. J'ai beaucoup de meubles en bois chinés et un parquet au sol que j'entretiens avec de l'encaustique plutôt émissif en COV. Mais j'ouvre les fenêtres tous les jours et plus particulièrement quand je fais le ménage. Je nettoie aussi très régulièrement les bouches d'aération. Enfin, j'ai des plantes vertes, mais elles n'ont qu'un rôle décoratif, leur efficacité épuratoire n'a pas été démontrée réellement en appartement. l