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Accueil > Actualités > Mobilité > Achats groupés de matériel de transports : le prix des économies
MOBILITÉ

Achats groupés de matériel de transports : le prix des économies

PUBLIÉ LE 11 AOÛT 2016
LA RÉDACTION
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Il n'y a pas de petites économies. Les collectivités locales qui doivent gérer leur budget au plus près le savent. C’est pourquoi certaines d’entre elles se sont laissé tenter par les groupements de commandes pour leurs projets de transports publics. Brest et Dijon ont été les pionnières. En 2008, ces deux villes ont passé un appel d’offres commun pour l’achat de 52 rames de tramways, 20 pour Brest, 32 pour Dijon. Pour ces acquisitions, elles avaient estimé leurs budgets additionnés à 120 millions d’euros. En groupant leurs commandes, les deux municipalités n’ont déboursé que 42,6 millions d'euros pour Brest et 63,8 millions d'euros pour Dijon, «soit une économie de 24 % par rapport aux estimations,» rappelle André Gervais, adjoint au maire de Dijon, conseiller communautaire en charge de la mobilité. « L’achat groupé a permis d’acquérir les rames pour 2,05 millions d'euros pièce, alors que le prix du marché était alors de 2,6 millions d’euros,»  confirme Philippe Cou, directeur technique urbain chez Egis. Mais pour en arriver là, les deux collectivités ont dû faire preuve de souplesse et de détermination.« Il a fallu mettre notre ego dans notre poche et accepter d’avoir le même tram qu’une autre ville, admet André Gervais qui se félicite d’avoir été assisté par une maîtrise d’ouvrage commune, Egis Rail. Ce qui a permis d’éviter bien des écueils, notamment juridiques. » Il a aussi fallu tenir tête aux constructeurs.  «Certains ont fait pression en nous expliquant que cet achat groupé était une erreur. Que nous allions acheter des options dont nous n’aurions pas besoin. Qu’il valait mieux acheter du sur-mesure. » Cela n’a pas empêché quatre d’entre eux de répondre à l’appel d’offres commun, et c’est Alstom qui a remporté le marché avec ses Citadis. Outre les économies, ce partenariat a des bénéfices techniques. « Cela nous a poussés à réfléchir à nos réels besoins et à nous remettre en question.Travailler ensemble crée une émulation, assure André Gervais qui estime que ce groupement d’achats, en permettant à deux villes moyennes de s’équiper de tramways, aurait pu avoir un effet d’entraînement. Si la crise n’était pas arrivée, il est probable que d’autres villes nous auraient imités et qu’on aurait assisté à un nouveau développement des tramways profitable à l’environnement. » Ce succès avait incité les villes d’Amiens et Caen à en faire autant pour leur projet de tramways. Un accord avait été signé en 2013 pour un groupement de commandes qui devait leur permettre d’économiser de 7 à 15 % sur l’achat du matériel roulant. Mais avec le changement de majorité aux municipales tout a été stoppé. La nouvelle maire d’Amiens, Brigitte Fouré abandonne le projet de tram, jugé trop onéreux,  au profit d'un bus à haut niveau de service prévu pour 2019. L’agglomération de Caen a bien tenté d’autres rapprochements, notamment avec Angers ou Point-à-Pitre pour finalement se lancer seule. « Nous voulions pouvoir mettre en place notre tramway sur rail avant 2019, justifie Rodolphe Thomas, premier vice-président de la communauté d’agglomération de Caen-la-Mer. Les projets des autres villes n’étaient pas aussi aboutis que le nôtre. Nous avons donc préféré ne pas attendre.» Il tire quelques leçons de cette expérience : « Ce n’est pas simple à mener, car chacun a son rythme et ses difficultés structurelles. À Caen nous avons la chance d’avoir des financements du département et de la Région, ce qui n’était pas toujours le cas pour les autres projets. » En 2010 les métropoles de Nantes et Angers, qui voulaient tester des bus hybrides avaient elles aussi passé une modeste commande groupée : deux véhicules pour Angers et trois, suivis de trois autres pour Nantes. Petite commande, mais gros travaux de préparation pour rédiger un cahier des charges commun. « Il a fallu se mettre d’accord sur un maximum de choses, afin de demander un bus qui soit à 95 % identique pour les deux villes, en nous lai ssant la possibilité de personnaliser quelques options comme la couleur ou le revêtement des sièges », se souvient Damien Garrigue, chef de projet Autobus à la direction des déplacements de Nantes Métropole. Une fois ce document rédigé, les deux villes ont lancé un appel à candidatures, invitant d’autres municipalités à profiter elles aussi de la commande, dans l’objectif d'atteindre un volume suffisant pour tirer les prix vers le bas. Toulouse, Angoulême et Annecy se sont manifestées. « Mais cela ne s’est pas concrétisé, parce que nos besoins en matériel étaient trop différents. Toulouse voulait la climatisation et des bus trois portes, alors que nous avions choisi d’en avoir quatre. Des modifications trop importantes pour pouvoir lancer une commande commune. »Mais ces contacts n’ont pas été vains. « Angoulême qui voulait des bus standard, alors que notre appel d’offres concernait des véhicules articulés, s’est inspiré de notre cahier des charges pour lancer son propre appel à achats groupés. » Faute de candidats, les deux métropoles n’ont finalement pas obtenu les économies espérées, mais l’opération n’en demeure pas moins positive. « Heuliez a fait plus d’efforts en nous livrant le matériel, sachant qu’on se parlait et notre partenariat avec Angers est devenu un rapprochement technique qui ne s’est pas arrêté à la réception du matériel. Ce partenariat a nécessité beaucoup de temps, mais pas du temps perdu », conclut Damien Garrigue. Pour Olivier Sorin, chargé des transports collectifs à Angers Loire Métropole : « Cela a été une bonne expérience, pas trop compliquée à mettre en place. Nous avons appris à faire des concessions et des impasses sur certaines spécificités chères et pas forcément indispensables, mais il aurait fallu pouvoir commander 50 véhicules pour bénéficier d’un effet prix. » La métropole Nantaise qui souhaite s’équiper de bus électriques à haut niveau de service articulés de 24 mètres avait envisagé de renouveler l’opération de groupement d’achats avec Amiens, mais la Ville a finalement choisi de s’orienter vers d'autres types de bus. « Nous ne passerons pas de commande commune, mais nous allons ensemble rencontrer les fournisseurs et nous partageons nos informations,» précise Damien Garrigue qui ne désespère pas de pouvoir lancer un achat groupé avec une autre municipalité.  Une fois son cahier des charges défini, Nantes a en effet prévu de lancer un nouvel appel à achats commun aux municipalités qui auraient le même genre de projet. « Nous avons déjà été contactés par Bayonne et Pau, des villes qui réfléchissent au bus électrique. Même si cela n’aboutit pas, cela nous aura permis d’échanger et d’apprendre de chacun. »  Egis, qui a suivi plusieurs projets de groupements de commandes n’a pas connaissance de dossier en cours. Philippe Cou l’explique par le marasme des investissements. « Il y a des projets dans des grandes villes comme Marseille, Lyon ou le Grand Paris, mais dans les villes moyennes, il n’y a plus rien. » La faute à l’état des finances des collectivités qui, privées des dotations de l’Etat, n’auraient plus les moyens de se lancer dans des financements importants.  Valérie Chrzavzez 
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