Navya passe la vitesse supérieure. La start-up française vient à peine de faire rouler ses premières navettes autonomes sur la voie publique, elle franchit déjà un nouveau cap. La société a bouclé une levée de fonds et son montant est bien supérieur à la précédente collecte. Il dépasse même les ambitions affichées il y a peu. « Nous avons 12 à 18 mois d'avance sur le marché », assurait en avril 2016 Christophe Sapet, son président, à Environnement Magazine. La start-up avait déjà signé des accords-cadres avec trois opérateurs de transports. Pour garder son avance, elle vient d'augmenter son capital de 30 millions d'euros. Objectif : se donner les moyens humains, techniques et commerciaux de poursuivre son développement. « Cette augmentation est destinée prioritairement au développement international de l’entreprise et à la poursuite des investissements en R&D afin de conserver notre avance dans le domaine du véhicule autonome », précise Navya par communiqué. Navya vise une trentaine de véhicules en opération à la fin de 2016.Optimiser les donnéesLes groupes français Valeo et Keolis, ainsi que la société qatari Group8, font leur entrée au capital. Ils rejoignent Gravitation et Capdecisif Management, entrés en 2015, et Robolution Capital, l’actionnaire historique. Ce dernier conserve le contrôle de l'entreprise. Navya a aussi signé des accords avec ses nouveaux actionnaires. L'équipementier automobile Valeo va lui donner accès à des technologies pour les intégrer dans ses navettes autonomes. Navya et Valeo vont aussi travailler sur l'optimisation du traitement des données de capteurs. De son côté, l'opérateur Keolis va accompagner la start-up pour répondre conjointement aux demandes de gestion de flotte sans conducteur au sein des collectivités territoriales. Enfin, un accord de distribution a été signé avec Group8 pour le marché du Moyen-Orient et de l'Afrique. Une co-entreprise va commercialiser les navettes autonomes et une ligne d'assemblage va être créée dans le Golfe.Thomas Blosseville