Où que l’on soit en France, le premier aérodrome se trouve à moins de 30 minutes de route. Nous sommes avec nos 450 aérodromes répartis sur le territoire, le deuxième pays aéronautique mondial derrière les États-Unis (en nombre de pilotes, d’avions immatriculés et de plateformes). Malgré cette richesse territoriale, le transport aérien conserve la mauvaise réputation d’être le plus polluant et le plus bruyant. Pourtant, la décarbonation de l’aviation est belle et bien entamée depuis trois ans et des énergéticiens investissent le terrain de l’aéronautique afin de proposer des solutions sur mesures pour décarboner cette industrie et renforcer la dynamique de la filière.
- Comment l’offre Flhy est-elle née ?
Le contexte des 3 dernières années y est pour beaucoup. Avec la crise du Covid-19, la filière aéronautique a été particulièrement fragilisée, le gouvernement a donc fait des investissements pour relancer l’industrie en demandant d’accélérer le développement des programmes de décarbonation dont plusieurs sont déjà en cours. L’arrivée des premiers modèles d’avions légers décarbonés sur les aérodromes est prévue d’ici à 3 ans. L’objectif de verdissement du transport terrestre entrainera nécessairement un besoin en infrastructures de ravitaillement en hydrogène « vert ».
En parallèle, la mobilisation des terrains artificialisés fait partie des priorités en termes de sites de production d’électricité renouvelable et des obligations successives apparaissent comme celle d’équiper les parkings en ombrières photovoltaïques et en bornes de recharge pour véhicules électriques. Passionné d’aviation depuis mon enfance, pilote privé depuis 2 ans et ingénieur en innovation énergétique, j’ai été détaché par ENGIE auprès du plus grand pôle de compétitivité européen dans l’aérospatiale (l’Aerospace Valley) avec qui nous travaillons à l’émergence d’avions décarbonés et de solutions pour verdir l’aéronautique.
Le premier constat est que l’aérodrome est le lieu idéal pour devenir un hub énergétique. Les aérodromes occupent plusieurs dizaines d’hectares et sont implantés à proximité des usages périurbains, majoritairement proches des axes routiers fréquentés et des zones d’activités. En regroupant des services énergétiques en un même lieu, l’aérodrome devient alors une plateforme de services attractive au profit des territoires et de leurs habitants : production d’électricité d’origine renouvelable compétitive, avitaillement des avions décarbonés pour un usage de proximité, recharge des véhicules des particuliers ou des flottes collectives, distribution d’hydrogène aux industries locales, etc.
En quoi consiste Flhy ?
Le groupe ENGIE a développé différentes solutions en matière transition énergétique, de la production électrique à la mobilité durable ; l’objectif de cette offre est de réinventer la mobilité point à point en regroupant production et consommation en un même lieu.
L’offre Flhy consiste donc à installer sur la même plateforme des infrastructures de production et de distribution « multi-énergies » liées entre elles, à travers une offre clé en main qui inclut :
- L’implantation d’un parc photovoltaïque au sol, en utilisant tout ou partie des délaissés de l’aérodrome puisque ces-derniers représentent en moyenne 75 % du site ;
- L’installation d’infrastructures de recharge pour avions et véhicules terrestres (de 22kW à 350 kW pour l’instant et au-delà d’ici 3 ans) ;
- La construction d’une station de production et de distribution d’hydrogène vert (de 60 à plus de 2 000 Kg par jour) ;
- La mise en place et la supervision d’un système de management de l’énergie et d’une solution de chargement intelligent.
- L’installation d’infrastructures de recharge pour avions et véhicules terrestres (de 22kW à 350 kW pour l’instant et au-delà d’ici 3 ans) ;
- La construction d’une station de production et de distribution d’hydrogène vert (de 60 à plus de 2 000 Kg par jour) ;
- La mise en place et la supervision d’un système de management de l’énergie et d’une solution de chargement intelligent.
Flhy est un levier d’attractivité et de rentabilité. En valorisant durablement le foncier disponible avec un parc photovoltaïque, l’aérodrome enclenche sa transformation : nouvelles capacités d’investissement, nouveaux usages. C’est aussi un facteur de d’acceptabilité en favorisant des transports plus silencieux et en apportant des services d’intérêt local pour les particuliers et les entreprises.
- Concrètement, avez-vous un exemple qui illustrerait cette offre ?
On peut imaginer qu’à terme une personne devant se rendre à Limoges pour un rendez-vous professionnel depuis Dijon pourra utiliser son véhicule électrique jusqu’à l’aérodrome de Dijon et le laisser charger le temps de son voyage. Après un rapide trajet en avion à hydrogène, elle se rendra à son rendez-vous, grâce aux bus à hydrogène qui feront la navette entre l’aérodrome et le centre de Limoges, et fera de même au retour ; Le tout, sans avoir émis un gramme de CO2. Des territoires bien desservis sont des territoires attractifs. Ainsi, cette offre à plus grande échelle, participera au dynamisme local en créant des emplois et en attirant potentiellement des entreprises.
Il est déjà possible de voler en avion 100 % électrique (2 personnes) en France depuis 2020 et le premier avion à hydrogène 19 places devrait être mis en service d’ici 2025. Au regard de l’avancée des programmes de développement de l’aviation légère décarbonée (utilisation professionnelle, sanitaire ou personnelle et loisirs) c’est le bon moment pour inscrire Flhy dans les trajectoires des aérodromes.