Cette année, la Métro, communauté d'agglomération de Grenoble, engage une campagne d'isolation des copropriétés construites entre 1945 et 1975, les plus énergivores. L'enjeu est de taille. Les copropriétés représentent en effet les trois quarts des logements de cette agglomération où l'habitat consomme 65 % de l'énergie (43 % à l'échelle nationale). Cette nouvelle action s'appuie sur une opération programmée d'amélioration thermique des bâtiments (OPATB) menée depuis 2006 sur les grands boulevards, dans le centre-ville. « Cette OPATB a limité les émissions de CO2 de près de 700 tonnes par an, estime Stéphane Siebert, adjoint au maire chargé du développement durable. Et elle a montré que l'amélioration thermique de l'habitat n'était pas réservée à des privilégiés. » Les aides financières aux copropriétaires, pour certains très modestes, se sont révélées décisives. Sur un total de 6 millions d'euros de travaux, près de 2 millions de subventions ont été attribués, essentiellement par la ville, l'Ademe et l'Anah. Résultat : 23 copropriétés, au lieu de 4 attendues, ont entrepris des travaux d'isolation, pour économiser 30 % d'énergie. « La campagne d'agglomération conserve à peu près le même schéma, souligne Stéphane Siebert, mais avec une méthode standardisée. » En sus des aides de droit commun, les syndics percevront entre 15 et 40 % d'aides, les propriétaires jusqu'à 80 % selon leurs revenus. Les bailleurs y ont accès à condition de pratiquer un loyer conventionné. Le diagnostic énergétique préalable gratuit - mais d'un coût de 4 000 euros - est supprimé, au profit de trois bouquets de travaux prédéfinis, privilégiant l'isolation de l'enveloppe, la plus efficace. Enfin, pour gérer les aides, un guichet unique sera mis en place d'ici à la fin de l'année. Objectif : réaliser 22 millions d'euros de travaux sur quatre ans, soutenir 150 copropriétés (5 000 logements), afin de réduire de 3 200 tonnes les émissions de CO2 par an. La campagne s'appuie sur un large partenariat (Métro, communes de l'agglo, Anah, Ademe, Région, Fnaim, FBTP...) et s'inscrit dans une démarche facteur 4, qui vise à diviser par quatre la facture énergétique de l'agglomération d'ici à 2050.