Les chiffres sont parlants. Au premier trimestre, « 172 MWc ont été raccordés au réseau, soit une baisse de 10% par rapport au trimestre précédent », pointe France Territoire Solaire (FTS). Et le think tank de comparer : « le Royaume-Uni raccorde une capacité solaire photovoltaïque deux fois plus importante que la France ». FTS dénonce une « réglementation excessivement restrictive », qui « est sur le point de détruire durablement la filière française ».
FTS rappelle les incohérences du système français de tarif d’achat. Du moins ses modalités de calcul. Les petites installations photovoltaïques sont en effet soutenues par un tarif d’achat de l’électricité qu’elles produisent. Ce tarif est revu à la baisse chaque trimestre. Cette baisse est corrélée au nombre de demandes de raccordement, et non aux raccordements effectivement réalisés. Or, plus de la moitié des projets ayant émis une demande ne verraient finalement pas le jour. La baisse du tarif d’achat serait donc bien trop forte par rapport à la réalité du terrain. Selon FTS, si le calcul était basé sur les raccordements réels, le tarif d’achat de l’électricité solaire serait 30% supérieur.
Pour les projets plus gros, soumis à appels d’offres, le think tank déplore les trop faibles volumes mis en jeu. Concernant les projets de plus de 250 kWc, « seuls deux appels d’offres ont eu lieu en quatre ans », regrette FTS. Et pour les projets moyens (100 à 250 kWc), le dernier appel d’offres a eu lieu fin juin. La filière ignore ce qui va désormais advenir. Comble de la situation : pour les appels d’offres déjà réalisés, une part « importante » des projets lauréats pourrait ne pas voir le jour et « aucun dispositif de réallocation de cette capacité perdue n’est semble-t-il à l’ordre du jour », s’inquiète FTS. Ce marasme lui paraît d’autant plus paradoxal que « le photovoltaïque est devenu compétitif économiquement par rapport à toutes les sources d’électricité nouvellement installées ».TBEpluchez les résultats de l'observatoire de l'énergie solaire photovoltaïque