Régulièrement pointée du doigt pour son utilisation débridée de produits phytosanitaires, la filière viticole bordelaise (113 000 ha, 7 400 producteurs) joue la transparence et publie son premier rapport de développement durable. « Tous les engagements individuels et collectifs pris depuis plus de vingt ans y sont présentés, indique Éva Mondini, responsable environnement au Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB).Ce rapport montre les progrès réalisés et ceux qui s'élaborent aujourd'hui, notamment en faveur de l'économie circulaire. » Les quatre axes prioritaires de cette stratégie sont détaillés : participation à des programmes de recherche, diminution des intrants via les bonnes pratiques et le transfert d'innovations, préservation de la biodiversité et réduction de l'empreinte carbone. De 2008 à 2013, le bilan carbone de la filière montre une baisse de 9 % des émissions. De 2010 à 2014, plus de 300 entreprises se sont engagées dans un système de management environnemental et, en 2011, la moitié a obtenu collectivement l'Iso 14001.Sur le volet des intrants, on notera que les acaricides ne sont plus mis en œuvre au profit de la lutte biologique et que l'entretien des sols concerne désormais 85 % des surfaces, soit autant d'herbicides évités. Quant aux fongicides, les pistes pour limiter leur usage sont nombreuses : modélisation des maladies, adaptation du matériel de traitement, stimulation des défenses de la vigne, cépages résistants… Cela dit, la stratégie à la baisse de leur utilisation se heurte régulièrement à la contrainte imposée par le climat parfois très pluvieux sur la façade atlantique.MNC