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POLITIQUES

DÉVELOPPER L'URBANISME PARTICIPATIF

PUBLIÉ LE 1er JUILLET 2015
LA RÉDACTION
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En partant à la reconquête de leurs espaces publics, les villes (re)découvrent un acteur de poids : l'usager. La structure idéale pour accueillir la diversité des points de vue ? C'est là un domaine où les choses bougent : adieu les comités de quartier, place aux conseils citoyens ! Derrière ce changement de nom, l'idée est de concentrer les forces, de motiver ces instances pour qu'elles travaillent plus en prise avec d'autres acteurs locaux (associations) et, côté budget, qu'elles tirent au mieux parti de la possibilité de recevoir des fonds à la fois publics et privés. Dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville, ces conseils citoyens sont même obligatoires. Une évaluation de leur avancement à l'échelle nationale débute ainsi cet été. « Ils ne sont pas l'apanage des grandes villes », précise Élodie Maritaud, chargée de mission envi ronnement à Cerizay (Deux-Sèvres). Un conseil y réunit une à deux fois par an une vingtaine d'habitants. « Éclairage public ou plantation de haies bocagères, nous choisissons avec les élus des projets susceptibles de les intéresser. » Outre la parité hommes-femmes, elle veille à ce qu'une pluralité de milieux socioprofessionnels y soit représentée et à stimuler par tous les moyens les échanges. L'écueil étant, selon elle, de « fermer l'horizon, de tomber dans le côté cercle d'initiés ». Autre piège courant, la « concertation prétexte », réduite à quelques cafés avec les élus suivis d'un compte rendu que personne ne lit. En bousculant les habitudes, il est possible d'aller plus loin. À Nantes, cela a des répercussions visibles. Pour des projets de franchissement de la Loire fraîchement mis en débat, la métropole a organisé une journée de consultation. Ambitieuse, car pour réunir 200 habitants, il a fallu en démarcher dix fois plus ! L'ensemble débouchera à la rentrée sur un rapport intéressant les élus et techniciens impliqués dans ce projet d'aménagement. La ville de Nantes s'est inspirée, de son côté, des fameux « cahiers d'acteurs » de la CNDP, tout en explorant d'autres médias (réseaux sociaux, vidéos). La participation accrue du public nécessite en effet d'investir tous les outils numériques répondant à l'appétence des habitants pour l'image. Ainsi, maquettes 3D collaboratives et réalité augmentée sont dans l'air du temps, mais doivent être maniées avec tact pour ne pas susciter la méfiance. « Déontologie et méthodologie sont au cœur d'un métier émergent : animateur ou modérateur de débats citoyens. Pour bien les mener, tous les outils existent, sachant que faire émerger des réponses d'une intelligence collective est plus une question de posture, d'écoute et de volonté », observe Patrice Levallois, fin connaisseur du sujet issu du cabinet Missions publiques, qui a coorganisé en juin le débat citoyen sur la COP 21, plus grande consultation jamais réalisée dans le monde. « Pour favoriser la prise de parole des habitants d'un quartier en réa-mé na gement, nous utilisons des cartes, des Post-it, des images de référence qui les aident à formuler ce qu'ils imaginent. Nous allons aussi directement à leur rencontre, avec un triporteur spécialement conçu. Et organisons des ateliers de réflexion à domicile, façon réunion Tupperware, en nous appuyant sur un habitant volontaire et impliqué. » Pour choisir les citoyens consultés, la pratique qui s'impose est celle du tirage au sort, couplée aux techniques de panel. Avantage : cela évite la confiscation du débat par un petit groupe d'initiés. Inconvénient : c'est chronophage et il faut du savoir-faire. Si bien que même des structures comme l'Arene Île-de-France s'appuient, lorsqu'elles en font, sur des prestataires. Quoi qu'il en soit, dès que pointe un élan d'appropriation de l'espace public chez les habitants, l'essentiel est de le pérenniser. Bon réflexe : s'entourer de socio-logues, comme cela vient d'être testé à Noailles, un quartier du centre de Marseille. Aux côtés d'urbanistes et de paysagistes, ils ont aidé à dépasser la défiance habituelle entre élus, opérateurs et bénéficiaires, à faire venir plus de gens aux réunions, au-delà des personnes-ressources listées par le maître d'ouvrage. Là comme ailleurs, il en ressort qu'un thème, le végétal, est particulièrement mobilisateur. « À Paris, dans les derniers budgets participatifs, il est aussi sorti du lot », insiste Pénélope Komitès, adjointe chargée des espaces verts à la Ville de Paris. Même constat à Nancy, où un comité d'usagers prend les choses en main et fait des propositions aux services gérant les parcs et jardins. Mais quand les vannes s'ouvrent, gare au déluge ! Écouter ses habitants peut réserver des surprises : « Sur une place du centre-ville, ils veulent des bacs de compostage, des arbres fruitiers et, dans les espaces délaissés, des parcelles pour jardiner et des vergers parta-gés – nous en avons déjà sept ! La demande de lien social est forte, cette réactivité surprend parfois les élus », souligne Christophe Ferlin, directeur du service des espaces verts à Annecy. L'inverse se produit aussi : des aménageurs misent sur la concertation mais sont déçus par la modestie ou le pragmatisme des remarques. « La participation citoyenne apparaît alors moins-disante, observe Gwenaëlle d'Aboville, urbaniste à l'agence Ville ouverte. Faut-il y voir la difficulté des habitants à se projeter dans un espace remanié ? Ou se heurte-t-on à la primauté des problèmes individuels et familiers sur le bien commun du projet ? » Face aux remarques parfois sans appel des habitants, le travail du « tiers facilitateur » est tout en finesse et analyse. « Il est presque chirurgical. Et apporte de la complexité à des expressions de projet en partie formatées par les procédures dans lesquelles elles s'inscrivent. » Clé de la réussite : la réactivité des services de la ville commanditaire. Au Havre, en fonction des retours de la population consultée, ils ont apporté des retouches (pose de bancs, jardins de rue) au quartier Danton, et cela sans même attendre les aménagements définitifs. Une traduction concrète des résultats de la concertation, montrant bien qu'elle peut être efficace et déboucher sur de pertinents compromis. l
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