L'affichage environnemental démarre enfin ! Aujourd'hui, ce sont trois secteurs professionnels, l'habillement, l'ameublement et l'hôtellerie qui ouvrent la voie ainsi que deux grands distributeurs, Casino pour les produits alimentaires et la Fnac pour les équipements électroniques. Cette démarche volontaire est très encadrée. En effet, la loi de transition énergétique impose une communication multicritère pour éviter les allégations environnementales partielles ou infondées.Une trentaine de référentielsEt pour parvenir à cette évaluation multicritère, l'Ademe a élaboré, dans le cadre d'une plateforme multi-acteurs qui a rassemblé plus de 1200 personnes, une trentaine de référentiels méthodologiques par famille de produits décrivant les indicateurs retenus (entre 3 et 5 par catégorie) et expliquant comment doivent être conduits les analyses de cycle de vie. Une dizaine de référentiels vont être mise en œuvre par les secteurs-pilotes. Cette information, par nature objective et comparable, pourra s'afficher à travers trois visuels autorisés : l'un donnant les résultats pour chaque indicateur environnemental et les deux autres synthétisant la performance environnementale sous la forme d'un indice numérique ou d'une note de A à E.Une première mondialePour aider les entreprises qui souhaitent procéder à l'affichage environnemental de leurs produits, l'Ademe met gratuitement à disposition sa base de données Impacts. Celle-ci contient des données génériques qu'elle peuvent utiliser conformément au référentiel qui les concerne. Elle devront également compléter leurs calculs par des données spécifiques propres à leur produit. Des outils de calculs automatiques leur sont également mis à disposition. La ministre de l'Environnement, Ségolène Royal, qui se réjouit de cette « première mondiale », met en avant les deux objectifs majeurs de cette initiative. D'une part, « la prise en compte de la protection de l'environnement dans la conception des produits et des services est un impératif citoyen et une source d'opportunités pour les entreprises », explique-t-elle. D'autre part, elle ajouter qu'« elle doit se faire dans un cadre loyal et crédible ».Maturité des consommateursUne étude récente du ministère de l'Environnement montrait que la moitié des consommateurs sont disposés à payer 20 % plus cher un produit noté A plutôt que B, et que globalement les consommateurs valorisent davantage la note environnementale que la marque. Rappelons enfin que la Commission européenne, après les initiatives françaises et notamment une première expérimentation menée avec 168 entreprises en 2011-2012 prévue par les lois Grenelle, a lancé elle aussi une expérimentation dans 28 secteurs, qui doit s'achever fin 2017.